Sans jamais le dire

de Tereza Nvotová (Slo-Tch, 1h28) avec Dominika Zeleníková, Anna Rakovska, Anna Sisková…


Ado radieuse, Léna a l'avenir devant elle et pour seuls soucis des chamailleries avec son frère ou ses difficultés en maths. Par chance, son prof — qui fait craquer toutes ses copines — lui donne des cours particuliers à domicile. Un jour, ce dernier abuse d'elle. Traumatisée, Lena se tait…

Le cinéma va-t-il permettre de libérer la parole sur le sujet du viol commis par un proche ? Quelques semaines avant la sortie des Chatouilles, dont la rumeur n'est plus à faire, ce film suit une ligne voisine : casser un tabou. Sauf qu'ici, le traitement est ultra réaliste et que la victime est plus âgée. Le prédateur, quant à lui, conserve la même emprise orbitale en demeurant à faible distance : une menace fantôme, comble de l'horreur,  perçue comme bienveillante par tous les autres membres de la famille.

Avec ce film sobre, il ne s'agit pas de faire le procès, bien commode, d'un entourage aveugle aux abominations commises sur ses enfants par un “tiers de confiance“, ni de le rendre paranoïaque. Mais de lui faire prendre conscience d'une réalité visqueuse tout en incitant les victimes à briser une honte indue en dénonçant les vrais coupables que sont les auteurs de ces actes. Un bon support à débats pour collégiens et lycéens.


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