Les princes de la ville

High-Lo Weekender investit les salles de Lyon et des alentours pour un aperçu du hip-hop actuel, allant du psychédélisme new-yorkais de Flatbush Zombies à la verve aussi riche que crasse d'Alkpote.


Ce n'est pas loin d'être le plus gros événément hip-hop lyonnais de cette année, ce High-Lo Weekender qui se balade partout dans la ville et au-delà, jusqu'à Caluire, pour présenter la fine fleur de la scène francophone actuelle et quelques raretés anglo-saxonnes en quatre soirées bien condensées. Que retenir ? Le retour de Flatbush Zombies au Radiant (samedi 20), tant le groupe de Brooklyn avait dynamité une salle comble à leur dernier passage par ici, l'an dernier. Indépendant, largement influencé par le psychédélisme, ce trio est l'une des belles confirmations de la scène east coast décloisonnée. 

Côté star, ou du moins nouvelle star, au même moment mais du côté du Transbordeur on note le retour de Moha la Squale, à peine repéré, déjà glorifié. Son album Bendero sorti en mai dernier n'a rien du chef d'œuvre, mais tout du correct disque de saison collant à son époque. Normal, pour un gamin qui n'avait encore jamais rien écrit il y a un an et des poussières et pour qui tout s'est emballé suite au succès de ses freestyles sur le Net et une signature en major dans la foulée. On attendra un peu avant de s'affoler, tout de même. 

Dans la même salle de Villeurbanne, on guettera le vendredi soir Alkpote venu défendre son cinquième album Inferno paru au printemps, et son compère Seth Gueko (les deux avaient enregistré ensemble Neochrome Hall Stars Game en 2012). Le premier nommé a déboulé au temps de l'explosion du genre en France, dans les 90's, alors au sein d'un collectif (Unité de Feu) avant de poursuivre solo, dégoupillant les punchlines oscillant entre vulgarité assumée et rimes vertigineuses. C'est devenu un daron, et Vald lui clame son admiration. Son acolyte Gueko a lui été plus loin que le traditionnel pélerinage des banlieues françaises en Thaïlande, s'installant à Phuket pour ouvrir un rade, mais il n'oublie pas de venir relever les compteurs à intervalles réguliers pour des shows où ses textes mêlant egotrip, cul et éloge de Michel Audiard font mouche.

Il reste encore beaucoup à picorer dans cette programmation, entre AJ Tracey et S-Type (au Sucre le samedi 20 à 23h), Tortoz et Youri (le vendredi 19 au Ninkasi) ou encore Obia le Chef (jeudi 18 octobre à La Commune) : faites votre marché.

High-Lo Weekender
En diverses salles du jeudi 18 au dimanche 21 octobre


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Mefistofele, à deux marches du paradis lyrique