Cinémas intérieurs


Parmi l'accrochage collectif de la galerie Descours, le cinéma s'arroge discrètement une place intrigante. À travers, d'abord, l'artiste lyonnais Christian Lhopital qui présente plusieurs œuvres issues de sa série dite des Rotations ou Cinématiques, où ses personnages et ses motifs sont dédoublés comme sur des photogrammes d'une pellicule de film. « Ce qui m'intéresse ici, précisait l'artiste dans nos colonnes, c'est le "presque pareil", la copie et la variation, les similitudes et les petites différences. Il se passe beaucoup de choses entre deux personnages, dans les interstices, dans les failles... Ce dédoublement infini a un rapport avec ce que je pourrais appeler mon cinéma intérieur. »

De cinéma intérieur, il est aussi littéralement question dans le dessin de Robert Malaval (1937-1980), Le Cinéma, de 1962. Une coupe de profil d'un visage humain nous montre une amusante séance de projection où un public d'homoncules prend place dans le cerveau du sujet, et où l'image (dont on ne voit pas le contenu, elle se trouve hors champ) afflue par le prisme de l'œil-écran ! Le dandy du rock livre ici une anatomie de l'image à la fois drolatique, surréaliste et sagace : oui, notre regard est collectif et peuplé d'une infinité de perspectives.

Varia
À la galerie Descours jusqu'au 26 janvier


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