Ága

de Milko Lazarov (Bul-All-Fr, 1h37) avec Mikhail Aprosimov, Feodosia Ivanova, Galina Tikhonova…


Un couple iakoute gagné par l'âge subsiste contre vents et gelées dans la solitude de sa yourte. La chasse s'avère difficile, et la maladie ronge la femme. Entre deux discussions laconiques, il y a l'évocation nostalgique de leur fille, Ága, partie à la ville

Ága rappelle à bien des égards le cinéma intimiste français en vigueur dans les années 1980-90, ce courant minimaliste “2 pièces-cuisine“ travaillant à l'os le drame ordinaire dans la foulée du nouveau roman — l'influence camionneuse de Duras n'est pas à exclure. Il s'en détache évidemment par son déplacement en un territoire “exotique“ et surtout par l'intégration d'éléments magiques et symboliques renvoyant cette histoire davantage au conte moderne qu'au récit réaliste. Oscillant entre blizzard et bizarre, cette quête surprend par l'intensité des émotions qu'elle dégage en peu de mots et d'images. Un dégel du cœur.


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