39e festival du Film Court, acte 2 : les compétitions


Les années défilent et marquent de leurs différences chacun des millésimes du film court. L'an dernier flottait l'ombre bienvenue du cinéma de genre sur une compétition européenne traversée par l'évocation des réfugiés. En 2018, si le retour au réalisme est patent, les problématiques migratoires restent présentes à travers l'arrachement à la terre natale pour un petit Réunionnais (Objectif Lune), la promesse de retrouvailles pour une vieille Hongroise (Last Call), la défense inhumaine des frontières (Zorn dem Volke) ; la situation, enfin, de ceux qui attendent un hypothétique passage (Third Kind, The Barber Shop, Song for the Jungle voire Kiem Holijanda).

Autre thématique coutumière faisant un retour fracassant, la question de la souffrance des personnes LGBT. C'est à un tour du monde des oppressions ou de la défiance à leur endroit que l'on assiste : de la France des villes et campagnes (les fictions Malik, Un homme mon fils ; le documentaire Enzo) à la Tchétchénie (La Purge) en passant par la Chine (Prune d'eau douce), le Brésil (Darío) ou la Turquie (Akif)… Paradoxalement, cette convergence des inspirations, si elle rend compte d'une ambiance sociétale inquiétante, ne sert aucune œuvre en particulier. Elle rend même plus singuliers les films osant d'autres voies narratives. Tel Acquario, stupéfiant court italien à rebondissements multiples, totalement imprévisibles ; tel Flexible, récit angoissant de la précarité moderne vécue par les intérimaires, remarquable par son sens de l'ellipse. Tel enfin Mort aux codes, conte métaphorique absurde inspiré par la sur-sécurisation contemporaine illustrant le dicton “le mieux est l'ennemi du bien“. On connaîtra samedi 24 les préférences du jury. 

À noter également la seconde compétition dévolue à l'animation, avec ses vingt films, reprise intégralement ce mercredi 21 au Comœdia.

Festival du Film Court de Villeurbanne
Au Zola et au Comœdia 
jusqu'au 25 novembre


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Julien Neel signe Lou !