Diamantino

de Gabriel Abrantes & Daniel Schmidt (Por-Fr-Bré, 1h32) avec Carloto Cotta, Cleo Tavares, Anabela Moreira…


Star de l'équipe portugaise de football, Diamantino manque sa finale de la Coupe du Monde. Désespéré, désorienté, cet esprit simple instrumentalisé par les siens craint d'avoir perdu sa vista. Un parti souverainiste europhobe essaie alors de le cloner mais, ouf, les services secrets veillent… 

Inutile d'être spécialiste du ballon rond pour deviner à travers le personnage de Diamantino, surdoué se transcendant sur le gazon, incapable de la moindre réflexion construite à l'extérieur du stade, un “hommage“ à CR7. Postulant que son héros doit son talent (génie ?) à des visions psychédéliques d'espèces de bichons bondissant dans des vapeurs roses, ce film s'inscrit clairement dans un registre décalé ; une sorte de conte bizarroïde où la princesse aurait des crampons, le prince serait un faux-migrant travesti (mais vraie membre des services secrets) et la marâtre deux sœurs jumelles obsédées par la fortune du frangin débile, prêtes à le vendre à la découpe.

Émaillé de flashes proto-organico-fantastiques à la Mandico, le projet pourrait être séduisant, surtout dans sa charge politique des mouvements populistes. Mais il se torpille de lui-même, en se prenant les pieds dans son trop-plein de foutraque et surtout en s'imposant l'inutile voix-off de Diamantino, dont la teneur auto-réflexive contredit le supposé crétinisme. Boiteux, arty, titillant vaguement les codes LGBT, et lauréat du Prix de la Semaine de la Critique.


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