Ohad Naharin, la danse en continu


À la seule évocation du nom d'Ohad Naharin, les superlatifs déferlent à grands jets : figure majeure de la danse contemporaine, directeur (jusqu'en 2018 et ancien danseur) de la Batsheva, l'une des plus grandes compagnies de danse au monde, immense chorégraphe… De quoi évidemment se méfier, d'autant plus que lors de son passage aux Nuits de Fourvière, ce grandissime bonhomme avait présenté à Lyon un pot pourri de son œuvre, d'un intérêt très très relatif.

Toutes choses dithyrambiques remises à leur place donc, il faut cependant reconnaître à Ohad Naharin un travail patient, continu, passionnant sur la matière chorégraphique elle-même, débarrassée de ses scories narratives et démonstratives : le corps, le mouvement, le rythme. Et lui reconnaître aussi un peu d'humour avec sa technique dite "gaga" qui explore les émotions et les sensations des danseurs pour en tirer un langage et une confiance en eux, essentiellement physiques. Ce flux chorégraphique quasi pur est sans cesse remis sur le métier, de pièce en pièce, à travers des mouvements parfois contradictoires dans une même œuvre (fluidité versus dissymétrie, vitesse versus lenteur, grâce versus bizarreries gestuelles...).

Last Work, créée en 2015 pour dix-huit danseurs, s'inscrit dans ce work in progress en collaboration avec la Batsheva qui, plus qu'une compagnie, constitue une véritable communauté unie et dévouée à l'art chorégraphique.

Ohad Naharin, Last Work
À la Maison de la danse du mercredi 28 novembre au samedi 1er décembre


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