10 concerts au top

Les traditionnels tops musicaux de fin d'année n'ayant pas survécu à la Saint-Sylvestre, voici venu le temps des tops de début d'année. À commencer par celui des concerts indispensables du premier semestre.


Brendan Perry

Avec Dead Can Dance, Brendan Perry a incarné à la fois un label (le mythique 4AD et son âge d'or), une époque et une démarche musicale unique oscillant entre cold wave onirique et liturgie incantatoire. Depuis la séparation du groupe (qui s'est reformé depuis) en 1998, Perry mène une carrière solo à l'avenant, proche des productions tardives d'un Scott Walker, mais à la discographie toutefois clairsemée. Son troisième véritable album ne sortira qu'en novembre 2019 mais Perry vient le présenter en très grande avant-première.

Au Kao le mercredi 13 février 


Cyril Cyril

Décidément les zinzins helvètes Mama Rosin de Robin Girod et Cyril Yeterian ont fait bien des petits, que l'on songe par exemple aux Frères Souchet ou à Duck Duck Grey Duck. En voici une nouvelle émanation avec Cyril Cyril (composé de Yeterian et de son jumeau de prénom Cyril Bondi) qui propose sur fonds d'instruments tordus (banjo amplifié, melodeon, batterie modifiée) un étrange poème musical plongeant les musiques traditionnelles dans un bain d'expérimentation.

À l'Opéra Underground le jeudi 28 février


Fontaines D.C.

Leur album à paraître est l'un des plus attendus de ce début d'année 2019. C'est que la hype qui entoure ces Irlandais (D.C. pour Dublin City), ressortissants du label d'Idles et Cigarettes After Sex, est puissante, qui leur vaut des comparaisons acrobatiques avec Joy Division, The Strokes, The Fall ou The Undertones (cochez la ou les cases qui conviennent). Une réputation justifiée par un mélange de post-punk batailleur et de références raffinées telles que James Joyce. Cette année on dira « Fontaines... »

Au Sonic le samedi 9 février


The Lemon Twigs

Prodiges rock vintage à la précocité affolante, les frères d'Addario sont retournés cette année à l'école. Du moins y ont envoyé un singe à leur place (!). C'est en tout cas le drôle de thème de Go to School, modèle d'album concept aux airs d'opéra rock tel que les années 70 en produisaient à la pelle et avec une imaginative virtuosité. Un pur anachronisme de pop baroque et de glam rock décadent pour deux gamins de Long Island dont l'aîné a à peine atteint l'âge légal US de boire une bière.

À l'Épicerie Moderne le samedi 2 mars


Bertrand Belin

Fin 2018, se sont succédés avec une régularité métronomique les extraits du prochain album de Bertrand Belin, Persona, à paraître à la fin du mois, comme autant d'échantillons volatiles d'un talent dont l'écriture semble se fondre de plus en plus dans l'abstraction et quelque chose de l'ordre du trouble obsessionnel compulsif. Ce même genre de TOC qui nous fait suivre avec une assiduité presque irrationnelle le moindre fait et geste artistique de ce fou génial breton.

Au Toboggan le mercredi 13 mars


Feu ! Chatterton

Ah, cette tarte à la crème qu'est le fameux « album de la maturité » ! Que n'a-t-il été outrageusement convoqué pour un oui ou un non. Reste que concernant Feu ! Chatterton qui l'avait mis, le feu, à tout un pan de la chanson rock française, à coups de titres incendiaires, rien ne s'applique davantage à la qualification de leur élégant L'Oiseleur. Où la troupe d'Arthur Teboul continue d'alimenter le foyer en franchissant une étape supplémentaire dans l'inspiration et l'exécution.

Au Radiant le dimanche 31 mars


Gabriel Kahane – Book of Travelers

Trois ans après son premier passage lyonnais en Petit Bulletin Live, Gabriel Kahane est de retour avec un spectacle en musique et en image qui promet. Du moins si l'on se réfère au projet qui porte ce retour sur scène : un album concept magistral, Book of Travelers, genre de reportage musical dont Kahane est allé cueillir la matière au long d'un voyage en train de 15 000 km à travers l'Amérique pour comprendre auprès de ses concitoyens l'énigme de l'élection de Donald Trump. Une splendeur entomologique d'un minimalisme foisonnant comme seul l'esprit de Kahane est capable d'en accoucher.

Au Théâtre de la Croix-Rousse les vendredi 5 et samedi 6 avril


Peter Hook & the Light

Bassiste légendaire de Joy Division et New Order au son aquatique inimitable, ancien co-gérant du club mancunien The Hacienda – temple de la folie Madchester –, agent actif du label Factory et hilarant conteur de cet âge d'or dans des livres indispensables, Peter Hook parcourt le monde pour rejouer avec gourmandise les grands moments des deux groupes qui l'ont révélé. Un morceau d'histoire à déguster avec une nostalgie gourmande.

À l'Épicerie Moderne le vendredi 3 mai


Master Musicians of Jajouka

Depuis les années 60, les maîtres de la transe du village marocain de Jajouka ont fasciné écrivains (William Burroughs et la Beat generation, Paul Bowles) et musiciens (Patti Smith et les Rolling Stones en tête). Les hommes d'Hadj Abdesalam Attar travaillèrent même avec Brian Jones sur l'historique Brian Jones presents the Pipes of Pan at Joujouka. Aujourd'hui c'est le fils d'Attar, Bachir, et ses frères qui mènent cette formation mythique dont la venue à Lyon n'est pas la moitié d'un événement.

À l'Opéra Underground le vendredi 3 mai


Built to Spill

Groupe phare de l'âge d'or indie des 90's sans doute pas tout à fait reconnu à sa juste valeur, Built to Spill fêtera en février les vingt ans de son album le plus emblématique, le bien nommé – pour la raison susdite – Keep it like a secret, inspirateur de groupes aussi différents que The Strokes ou Death Cab for Cutie. L'occasion pour les hommes de Doug Martsch de reprendre la route pour en livrer une version intégrale sur scène, et de montrer pourquoi Built to Spill reste un groupe indispensable.

Au Kao le mercredi 29 mai


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