Edmond

De et avec Alexis Michalik (Fr, 1h50) avec également Thomas Solivérès, Olivier Gourmet, Mathilde Seigner…


Malgré la présence de Sarah Bernhardt, la dernière pièce d'Edmond Rostand a été un four cuisant. Deux ans plus tard, il a l'occasion de se refaire… s'il signe en trois semaines une comédie épique pour l'illustre comédien Coquelin. Seul le titre est trouvé : Cyrano de Bergerac  

Éloge de la mise en abyme : la pièce racontant l'histoire du plus grand succès théâtral de l'Histoire a connu un tel succès qu'elle a été transposée au cinéma. L'heureux jeune dramaturge de ce triomphe contemporain, Alexis Michalik, s'est même vu confier le soin de signer la réalisation de ce qui ce trouve être son premier long-métrage. À l'auteur, l'industrie cinématographique confiante — en attendant d'être reconnaissante ? Sans minimiser leur investissement, reconnaissons  que les producteurs jouent sur du velours : le prestige des planches est double (grâce à la référence patrimoine et la tournée toujours en cours), la distribution extra-large et le style de nature à n'effrayer personne : non point une qualité française, mais une facture charentaise - puisqu'il a été en compétition au festival d'Angoulême - dans laquelle se lover confortablement.

Un mot sur les comédiens, à la fête dans ce texte pensé par l'un d'eux. Pour Thomas Solivérès, être Rostand est une aubaine : celle de faire oublier qu'il campa le roux groom du triste Spirou. Mais il reste ici un comparse du fantastique Olivier Gourmet, composant un Coquelin idéal, tout en impétuosité enthousiaste et en séductions dilatoires — on croirait Dom Juan embobinant M. Dimanche. À lui seul, il rendrait cet Edmond… dantesque.


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