Renard de passage


Chagall, Schiele, Soutine, Van Gogh, Garouste… Les références expressionnistes viennent nombreuses à l'esprit lorsqu'on découvre les dessins et les tableaux d'Emmanuelle Renard à la Galerie Ories (jusqu'au 26 janvier). Les corps s'y tordent, s'y convulsent et renversent, en danses de Saint-Guy des couleurs, des formes et des traits. L'artiste née en 1963, vivant entre la France, l'Espagne et l'Inde, développe, sur ses feuilles blanches ou ses toiles, un univers tout à la fois puissant et inquiétant. Inquiétant par les incertitudes des proportions, les torsions des corps, l'intrication des espaces, l'hybridation des êtres. « Dans ma peinture, écrit l'artiste, c'est le passage qui m'intéresse. Débusquer ce mouvement qui, en soi, est difficile à représenter. Je ne peins pas l'être mais le passage de l'être. Je ne peins pas un cactus, un arbre, une chaise, mais "le chemin invisible de la chaise". Comme un présent agité, fébrile, inquiet. »


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Un moi dénoyauté