Nell Irvin Painter : en finir avec la race


La notion de race est une construction, et non un fait établi : Nell Irvin Painter, de passage en France ces jours-ci, effectue un travail salutaire pour remonter aux sources de cette notion au centre des discussions aujourd'hui, au fil de son revigorant ouvrage L'Histoire des Blancs (Max Milo éditions), tout juste traduit. Une somme de 400 pages où l'historienne remonte jusqu'à l'Antiquité et les Scythes, en passant par les Gaulois, Roosevelt et le racialisme en vogue au 19e siècle pour mieux décortiquer la construction d'un regard sur la couleur et l'élaboration d'une "blanchité" selon des croyances, religieuses, politiques ou esthétiques. C'est joliment écrit, ce qui n'est pas négligeable au moment de se plonger dans ce livre richement documenté, précis et étayé, qui se présente - c'est important de le signaler - comme un livre d'Histoire et non un pamphlet polémiste. Nell Irvin Painter étudie ainsi la majorité visible, prenant à rebours le courant en vogue étudiant les minorités, pour mieux démystifier ce qu'elle nomme une croyance : « Aujourd'hui cependant les biologistes et les généticiens (sans parler des critiques littéraires) ne croient plus en l'existence physique des races - même s'ils reconnaissent la force toujours présente du racisme (cette croyance que les races, ça existe et que certaines sont meilleures que d'autres) ». Salutaire.

Nell Irvin Painter, Histoire des Blancs (Max Milo)
À l'Université Lyon 2 le lundi 11 février à 18h30


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