Si une notoriété soudaine vous conduit un jour à répondre à la proverbiale question de la rubrique "Casque t'écoutes ?" du Libération du samedi : « savez-vous ce qu'est le drone-metal ? », ce à quoi 95 % des sondés répondent « non », voici ce qu'il vous sera possible de dire : une manière de « créer au moyen des fréquences de grave les plus basses et ultimes des paysages sonores proches de la transe, destinés à transformer les intestins de l'auditeur en acte de défécation ».
Définition pour le moins précise, on l'aura noté, car credo avoué du groupe de Seattle Sunn O))) qui officie justement dans cette étrange niche esthétique où les ténèbres et la bure s'entrelacent en d'inavouables imprécations sonores et vocales qui pourraient faire penser à votre entourage que vous appartenez à une secte millénariste.
Il faudra alors lui expliquer à l'entourage, que Sunn o))) (de retour en tournée après un long hiatus et de passage à l'Épicerie Moderne ce mercredi 6 mars) est l'un des projets musicaux les plus innovants du paysage indé, une sorte de méditation sonique sur le cosmos et les possibilités de ses résonances, ce qui n'achèvera peut-être pas de convaincre. Dans ce cas, ajoutez que c'est du drone metal, personne ne sait ce que c'est.