Alors que la boussole géopolitique subit d'inquiétantes oscillations — tout particulièrement au sud du Rio Grande —, qu'il est rassurant de trouver un havre de stabilité au Zola, temple des Reflets du cinéma ibériques et latino-américains ! Mais ne vous méprenez pas : stabilité ne signifie aucunement immobilisme. En conservant son cap et sa ligne directrice, la 35e édition du festival continue surtout à défricher ces immenses pampas cinématographiques couvrant la moitié du Nouveau Monde et le quart sud-ouest de l'Ancien. Pour preuve, il sera sillonné par l'intégralité du film-fleuve argentin en quatre épisodes de Marian Llinás, La Flor. Et accueillera une réjouissante moisson d'inédits ou d'exclusivités, comme Cómprame un revolver de Julio Hernández Cordón (l'auteur des Marimbas del Infierno), le retour au Zola de Jaime Rosales pour Petra, en sa présence ou Yuli, le nouveau Icíair Bollaín en clôture — du lourd. Si la sélection compte 41 films, la compétition en regroupe neuf, mettant à l'honneur documentaires (le fond de l'air réclame des regards vifs et pertinents sur le monde) comme animation avec La Casa Lobo, de Christobal León & Joaquín Cociña.
Aux projections s'ajoutent bien sûr des moments conviviaux (concerts, expo, lectures…) qui débordent du Zola. Car les Reflets restent partageurs, en associant une foultitude de salles de la Métropole pour (principalement) un florilège de la saison 2018-2019 : le malin Un coup de maître, l'effrayant documentaire Le Silence des autres, l'ample fresque intime Nuestro Tiempo, la romance lesbo-gitane Carmen y Lola ou la comédie Champions (nantie de ses nombreux Goya) retrouveront ainsi le chemin des salles. Mais il faudra aussi compter sur quelques avant-premières, comme Le Grain et L'Ivraie de Fernando Solanas ou le très ésotérique Los Silencios de Beatriz Seigner. Deux belles semaines pour passer de l'hiver à l'Ibère.
Reflets du cinéma ibériques et latino-américains
Au cinéma Le Zola à Villeurbanne ainsi que dans plusieurs sites de la Métropole du 13 au 27 mars