Cuisine ouverte


Parce que le temps file, qu'on a dépassé les 40 ans et qu'il vaut mieux boulotter la barbaque tant qu'elle fume encore, les hurluberlus Born Badiens de Cannibale n'ont guère lanterné avant de donner un successeur à leur inaugural et trois étoiles No Mercy For Love. Et de livrer un nouveau modèle d'artisanat rock et d'idiosyncrasie esthétique qui inclut dans ses nombreux ingrédients son propre exotisme, en plus de tous ceux qu'il convoque aux quatre coins des genres, et une sauce résolument psychédélique dont seuls ces Bas-normands ont le secret.

Si bien que l'on en vient à se dire que le titre dudit album, Not Easy to Cook, est bien mensonger, tant la décontraction et l'aisance semblent parcourir l'échine de ces onze titres électrisants oscillant entre la messe pas toujours noire et la danse de sabbat (comme sur The Ugliest Rabbit of the 70's). Comme une version, pas révolutionnaire, non, mais sans doute plus raffinée de leur précédent exercice. « It is a delicate and sweet dish » chante le quintette. Du genre qui fait tourner les têtes quand on en abuse, ce qui est pourtant conseillé. Menu intégral à déguster en live au Sonic ce samedi 23 mars.


<< article précédent
Les Écrans du doc : au-delà du réel