Boy Erased

De Joel Edgerton (É-U, 1h55) avec Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe…


Victime d'un viol à l'université, Jared se trouve contraint de dévoiler son homosexualité à sa famille. Pasteur de leur petite communauté, son père l'oblige à suivre un stage visant à le “guérir“ de son orientation sous la houlette de Victor Sykes, un illuminé religieux pervers et nocif…

On se souvient que Desiree Akhavan avait l'an passé dans Come As You Are abordé ce même sujet des pseudo thérapies de conversion, colonies sectaires où les familles à la limite de l'intégrisme placent leur enfant gay dans l'espoir que des gourous vomissant des versets de la Bible (tout en usant de tortures psychologiques et/ou physiques) les transforment en bons petits hétéronormés. Résultat ? Un taux de suicide hors norme.

Le comédien-cinéaste Joel Edgerton reprend cette trame — et cette dénonciation — en lui donnant fatalement plus de lumière : d'une part parce qu'il adapte un fait divers (ne manquez pas à ce titre le carton de fin, d'un rare tragi-comique) ; de l'autre en conférant à des camarades oscarisés les seconds rôles. Russell Crowe et son gros ventre parfaits en pasteur borné, Nicole Kidman dans une de ses “compositions“ déguisées sont autant d'arguments pour attirer le grand public autour du sujet. En jeune interné, Xavier Beauvois semble, quant à lui, dans le prolongement d'un de ses propres films.

Il n'en demeure pas moins que ce film-dossier propre mais assez démonstratif et prévisible vaut surtout pour sa valeur informative ainsi que les questions qu'il soulève. Idéal en revanche pour précéder un débat, et continuer d'interroger cette manie rétrograde des cultes de vouloir régenter les pratiques de leurs pratiquants…


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