Des Intergalactiques post-apocalyptiques


Au-delà du divertissement, la science-fiction a toujours eu pour fonction de nous prévenir des risques encourus en cas de futur mal négocié. Mais depuis un bon demi-siècle — et grâce aux progrès exponentiels de la connaissance —, le futur a changé d'échelle : jadis horizon éloigné, il jouxte désormais le moment présent au point de se confondre parfois avec lui. Il arrive même que l'avenir soit moins anxiogène que l'époque contemporaine : l'ambiance géopolitique délétère nous indique 23h58 à l'horloge de la fin du monde. Une belle atmosphère collapsogène qui a sans doute incité les programmateurs des Intergalactiques à composer pour 2019 une sélection cinématographique totalement post-apocalyptique.

Point d'orgue le samedi 27 avril, la double séance de Mad Max 2 (1982) et Mad Max : Fury Road (2015) présentés par Jean-Pierre Dionnet et séparés par une table ronde tentant d'établir si Fury Road est (ou non) le meilleur film du monde. Meilleur ne veut pas dire seul ; aussi, vous pourrez découvrir les autres gâteries exhumées pour l'occasion. Comme La Vie future (1936) de William Cameron Menzies, œuvre d'anticipation… antique. À moins que vous ne préfériez suivre l'intégralité de la rétrospective diffusée au Lumière Bellecour débutant vendredi 26 par l'aveuglant Blindlness (2008) de Fernando Mereilles, et s'achevant mardi 30 par Quand souffle le vent (1986) de Murakami — le cinéaste. Si vous préférez naviguer en terre inconnue, il vous reste la compétition internationale de courts-métrages pour découvrir des formats brefs, les traditionnelles projections surpasse dans le dojo de la MJC Monplaisir (auxquelles on ne peut assister qu'en chaussettes !!) ainsi que le concours 48h plus tard, qui verra des vidéastes concevoir, tourner, monter et diffuser un film durant le week-end. Pas la mer à boire ; juste la fin du monde…

Les Intergalactiques
Au Lumière Bellecour, au Périscope et à la MJC Monplaisir 
du 25 au 30 avril

 


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Lolita