Un belvédère sur l'art contemporain

L'exposition internationale de la 15e Biennale d'Art Contemporain sera consacrée au thème du paysage. Un thème revu et corrigé par une cinquantaine d'artistes méconnus, de toutes générations, qui se confronteront notamment à l'immensité des anciennes usines Fagor-Brandt.


La 15e Biennale d'Art Contemporain est la biennale de tous les changements : dirigée par Isabelle Bertolotti qui succède au créateur de l'événement Thierry Raspail, avec un commissariat invité composé de sept jeunes individus (le collectif qui dirige le Palais de Tokyo à Paris, grand centre d'art contemporain capable du meilleur comme du pire), et un déménagement du site central de la Sucrière et ses 6000 m² vers la friche industrielle des anciennes usines Fagor-Brandt et ses… 29 000 m² ! Les 55 artistes conviés ont donc tout intérêt à ranger leurs miniatures pour des réalisations de plus grande envergure s'ils veulent exister. Parmi eux, aucune star, seulement quelques noms connus des mordus d'art contemporain (Gustav Metzger, Abraham Poincheval, Yona Lee…), beaucoup de jeunes artistes internationaux, un tiers de Français. Tout (et c'est bien là l'intérêt d'une biennale) sera donc à découvrir ou presque, jusqu'aux œuvres elles-mêmes, créées pour 90 % d'entre elles pour l'occasion, et produites en collaboration avec des artisans et des entreprises de la région.

En relations

Le titre de l'exposition principale de la Biennale (se déroulant aux Usines Fagor-Brandt, rue du Président Carnot en extérieur, et au Musée d'Art Contemporain), Là où les eaux se mêlent, est une citation de l'écrivain Raymond Carver, et se veut une déclinaison, en métamorphose permanente, de la thématique du paysage. Un paysage tout à la fois écologique, social, cosmique, et qui est moins conçu comme une représentation à contempler que comme un ensemble de relations à vivre, expérimenter, transformer. On pourra y marcher sur des nuages (Abraham Poincheval), y dissoudre les frontières entre le public et le privé (Yona Lee), sampler des images sur les façades des bâtiments d'exposition (Nina Chanel Abney), performer l'architecture (Malin Bülow), faire se métamorphoser en temps réel d'étranges sculptures (Isabelle Andriessen)…

Au-delà de l'exposition internationale concoctée par l'équipe du Palais de Tokyo, la Biennale, comme le souhaite Isabelle Bertolotti, sera une « manifestation à l'échelle de la métropole et même de la région », avec un fourmillement d'événements associés (Veduta, La Jeune création internationale, des expositions associées, Résonance). Le "paysage" annoncé est dense, il ne nous reste plus qu'à le parcourir cet automne.

15e Biennale d'Art Contemporain,  Là où les eaux se mêlent
En divers lieux du 18 septembre 2019 au 5 janvier 2020


<< article précédent
Flip et flippés