Se prendre une savonnée...


« Les choses que l'on possède finissent par nous posséder. » Phrase culte, encore en vogue sur Instagram et autre réseaux sociaux d'une nouvelle génération : Fight Club, de David Fincher, continue d'être une référence malgré ses vingt ans bien tassés. Parce qu'il est l'un des premiers blockbusters à revendiquer une critique acerbe de la société de consommation et que son réquisitoire est toujours aussi contemporain.

L'œuvre repose entièrement sur la subjectivité de son narrateur, un homme lambda, célibataire et insomniaque qui se morfond jusqu'à sa rencontre avec Tyler Durden. C'est alors que le Fight Club naît, société secrète regroupant des marginaux qui s'adonnent à une violence jouissive, et finissent par créer le Projet Chaos visant la destruction des symboles du capitalisme. Mais au-delà des gnons, des mandales, des bourre-pifs, des torgnoles et des avoinées, le film raconte, avant tout, la construction identitaire d'un homme, dans une société qu'il exècre.

David Fincher souhaite que le spectateur se questionne sur le monde qui l'entoure et l'y pousse à grand renfort de dialogues contestataires. Il aime bousculer les codes, et accentue son propos par une esthétique sombre et des procédés techniques qui permettent à la caméra d'acquérir une grande liberté de mouvement. Le plus singulier reste son mode narratif, offrant plusieurs niveaux de lecture, proche de la schizophrénie. La première règle du cinéphile est : avoir vu Fight Club, alors si ce n'est pas encore fait c'est le moment d'y remédier.

Fight Club
Au Lumière Terreaux ​le samedi 25 mai à 22h 


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