Baston, le nouveau repère boom

Avec ses 200m2 situés à quelques pas du Sonic, Baston est le nouveau QG des cultures alternatives, féministes et queer. Un lieu de boom et non de teuf. On vous explique.


Les cinq dernières semaines ont été intenses pour l'équipe de Baston. Emma, Gaston et Bastien, trois amis récemment débarqués à Lyon, viennent de lever le rideau sur le lieu qui a vite été mis dans la case “bar queer”, une étiquette qui aplatit la capacité du spot à être ouvert à toutes et à tous. Pour Gaston, « nous sommes un lieu LGBT friendly, pas un bar gay ou queer, nous sommes ouverts à tout le monde. Bien sûr, on barbote autour des cultures queer et homo, mais nous sommes aussi ouverts aux féministes et à toutes les autres cultures. On a soif d'apprendre. » Baston et son cri de ralliement “ta nouvelle maison” nous enjoignent à prendre le pli : nous sentir comme chez nous, comme « dans une grosse fête d'appart » où les voisins ont l'oreille fine et par conséquent, le volume sonore ne doit pas troubler la vie paisible de ce quartier du cinquième arrondissement. 

Pendant que le week-end d'ouverture faisait trembler murs et plafond avec ses concerts, DJs sets et performances, l'équipe a été contrainte de faire évoluer la programmation du lieu : « l'endroit nous guide. C'est pour le moment impossible de faire des concerts et des DJs dans la salle principale, ça dérange les voisins. On réfléchit à les mettre dans le fumoir. » Dans cette grande cuisine reconvertie en fumoir, les habitués et les néophytes bastoniens squattent les canapés,  posent quelques mots et dessins à la craie sur les murs. À travers les divers espaces de Baston, on déambule verre à la main entre les deux bars, on s'installe sur les canapés et fauteuils confortables du grand salon et on améliore notre jeu de billard, de flipper ou de Pac-Man sur la borne d'arcade vintage. 

Du côté de la salle principale, bingo, quizz, performances et ateliers prennent place sur la scène. On a déjà pu assister à la performance des Dragones, collectif drag queen, au bingo de Roux de Secours ou encore au quizz de Dakota. Pendant ce week-end de l'ascension sans sommeil pour cause de Nuits sonores, Baston prépare divers événements dont un Cluedo Techno.


Passion cocktail

Baston est en rodage, les horaires restent les mêmes qu'à son ouverture, mais seront peut-être modifiés en fonction de l'affluence. « Une fois la fibre posée, on aimerait que les gens viennent bosser. Le lieu est idéal pour travailler, manger un bout et boire un verre seul ou entre potes.» Côté cuisine : quiches, croque-monsieur, soupes, planches de charcuterie et de fromage, pâtisseries et gâteaux, tout est fait avec soin par l'équipe. Emma, « la reine des cocktails », élabore chaque semaine un nouvel élixir et nous enivre avec des pintes de Ricard que les habitués adorent, de caipirinhas dont nous avons un peu abusé, et de bissap,  à marier avec de la vodka ou de l'ombrosco et de la crème de mûre.

Pour les siroteurs sans alcool, le bissap, boisson originaire du Sénégal que l'on retrouve également en Égypte, au Mexique ou au Congo sous différentes appellations, se façonne avec de la fleur d'hibiscus infusée dans de la menthe et de la fleur d'oranger avec un peu de cassonade. La recette de Baston est agrémentée d'une tranche de concombre. On succombe à ce nectar hyperfrais que l'on a dégusté au soleil sur la terrasse, où l'on retournera dès cette semaine pour l'exposition d'illustrations de Marion Narbonnet qui fait suite à celle des photographies de Lendohn.

Baston
9 Rue de la Quarantaine, Lyon 5e

 


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