Avec le nouveau festival Superspectives, la musique contemporaine au pluriel

Nouveau festival dédié aux musiques contemporaines, Superspectives entremêle musiques savantes et musiques populaires dans un cadre idyllique sur la colline de Fourvière.


L'étiquette "musique contemporaine" effraie, aujourd'hui encore, beaucoup (trop) de monde, et François Mardirossian (pianiste) et Camille Rhonat (professeur de philosophie) en sont conscients. Les deux anciens camardes de lycée ont mis cette année en sourdine leurs activités professionnelles pour lancer un festival de musique contemporaine qui ferait mentir les idées reçues et décloisonnerait le genre.

« Pour nous, entonne le duo, la musique contemporaine n'est pas seulement la musique classique contemporaine, mais aussi bien le jazz, les musiques du monde, l'électro... Par goût personnel, nous avons voulu mettre en avant, pour cette première édition, les compositeurs issus du courant minimaliste, les œuvres et les héritiers de John Cage, Steve Reich, Philip Glass, Moondog... ». Dont acte : une nuit blanche minimaliste aura lieu le samedi 6 juillet de 20h30 à 8h du matin (!), Stefan Lakatos et Bengt Tribukait rendront hommage, la veille, à Moondog, et le Tana Quartet jouera l'intégrale des quatuors à cordes de Philip Glass le samedi 22 juin.

Work in progress

Ambitieux, varié, ouvert, Superspectives se déroulera sur pas moins de quatre semaines (à raison de quatre concerts par semaine), en plein air, au sein du très beau site de la Maison de Lorette sur la colline de Fourvière. Frederic Rzewski, grande figure du post-minimalisme, ouvrira le festival en interprétant ses propres œuvres, et le lendemain on passera directement aux musiques du monde de Bab'l Bluz et de Ti'Kaniki, avant de découvrir, par la suite, trois figures de la musique contemporaine (Karol Beffa, Bruno Letort, Serge Thomassian), le free jazz de Oko Oko & Luiza Katar, une soirée dédiée à la scène électro lyonnaise, une œuvre d'Arvo Pärt, un hommage rendu aux compositrices françaises...

Un tel événement manquait cruellement à Lyon, et les deux jeunes directeurs artistiques regorgent d'idées pour l'avenir : pérenniser l'événement chaque année, faire de la Maison de Lorette un lieu de résidence artistique et intellectuelle...

Superspectives
À la Maison de Lorette à Lyon du 20 juin au 14 juillet


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