Nova Materia, art brut


On les avait repérés avec leur précédente incarnation, Pánico, combo post punk abrasif qui s'était fait un nom au fil d'incandescents concerts vingt années durant... Mais c'est bien sous le patronyme Nova Materia adopté depuis trois ans après une virée dans le désert d'Atacama que le couple formé par la Française Caroline Chaspoul et le Chilien Eduardo Henriquez a réussi à nous transporter dans des sphères inexplorées, entre musiques électroniques de traverse, aspirations industrielles et post punk métallique. Le label belge Crammed, habitué des signatures impossibles à étiqueter, a évidemment mis le grappin dessus pour un album brillant et iconoclaste, It Comes, sorti en fin d'année dernière.

Mais c'est là encore sur scène que la proposition prend toute son ampleur : de ces expérimentations (le duo utilise des tubes d'acier, du bois, des pierres et autres instruments improvisés en plus de ses synthétiseurs et percussions) sort un groove abrasif et irrésistible qui vous catapulte quelque part entre l'Haçienda de Manchester et un studio où Conny Plank testerait quelques nouvelles pistes psychédéliques pour un obscur album de krautrock, voire même vous offre un court détour du côté du studio-maison de Pierre Henry (les percussions folles de Follow you all the way).

De l'art brut version sonore, qui ne doit pas intimider : Nova Materia est aussi évident sur le dancefloor qu'expérimental dans son approche. Futuriste et ancrée dans la terre, globalisée et polyglotte, cette paire incarne à merveille le son de la prochaine décennie : prenez de l'avance.

Nova Materia
À Fagor-Brandt le samedi 1er juin (Nuit 4) à 0h15

 


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