Oyez Genty


Si comme le disait André Gide, la bonne littérature et les bons sentiments ne font pas bon ménage, il se pourrait bien qu'il en soit de même pour la bonne chanson et l'humour (fût-il bon). Sauf qu'une fois écarté le souvenir traumatique de quelque chansonnier télévisuel des samedis soirs nostalgico-giscardiens, cela reste à vérifier. Car les exemples de réussite de cet alliage sont légions dans la chanson française dite de qualité sans qu'il ne soit besoin de remonter aux calendes bobbylapointesques : Katerine, Mathieu Boogaerts, Albin de la Simone...

Mais celui qui réussit sans doute le mieux et le plus radicalement cette drôle de salade c'est sans doute Gérald Genty, auteur-compositeur sérieusement drôlatique – se pencher sur Humble Héros (vous l'avez?), Le Plus Grand Chanteur de Tout l'Etang, ou Hippopopopopopopopopopopotame, recueil de 38 boutades musicales souvent inférieures à la minute. Mais l'anininininimal, qui sera sur la scène d'A Thou bout d'chant les 7 et 8 juin, sait aussi verser dans la gravité. Où se cristallise un talent d'écriture plus profond, à l'image de son single MH370 qui rejoue en chanson l'énigme du célèbre crash aérien. Avec un détachement émouvant.


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