Mini-monstres, super-héros

Les bestioles qui grattent et piquent sont au cœur d'une exposition destinée en priorité aux enfants de 7 à 12 ans. Tables à leur portée, textes à déchiffrer comme un jeu : il sauront tout sur ces insectes pénibles avec un objectif affiché : mieux les connaître, moins les repousser pour mieux les dompter et maîtriser leur prolifération. Instructif et pédagogique.


À hauteur d'enfants ne signifie pas que l'expo n'est pas accessible à ceux qui ne sont pas la dans tranche d'âge visée, mais les adultes de plus d'1, 65 m devront se pencher pour passer sous le corps cartonné d'une grosse bestiole et admirer une galerie de photos de "mini-montres". Autour de ce corps, se déploient quatre alcôves, bréviaires de sept insectes abordés dans cette expo : acarien, tique, pou, mouche, moustique, punaise de lit, puce.

De même que pour lire certains cartels, les enfants doivent dégager les poils (des cordes) d'un insecte grossi des millions de fois ou attraper une loupe pour repérer les mots sur une table recouverte de traits en tous sens et découvrir ainsi ce que ces bêtes font sur notre corps.

Mini-monstres se veut ludique mais le Musée des Confluences, fidèle à son ADN, expose aussi les outils des scientifiques et dresse leur histoire : une série de microscopes du plus ancien (en 1670 qui grossissait 250 fois le réel) au plus contemporain et numérique.

Autre constante du musée : s'ouvrir à tous les continents. Ici, il est montré comment ces insectes sont parfois considérés comme des dieux ou des êtres maléfiques, comment ils s'intègrent aux contes traditionnels en Chine, en Afrique... Zeus aurait demandé à son épouse Métis de se métamorphoser en mouche pour ensuite l'avaler et ainsi qu'elle n'accouche pas d'un garçon qui l'aurait détrôné mais d'une fille... ce fut la déesse de la guerre, Athéna !

La scénographie immersive (signée Philippe Portheault et Serge Noël) intègre, dans cet espace sombre et contraint - la salle est petite - de judicieuses projections de ces bestioles marchant au sol ou sur les murs, reproduisant parfaitement cette sensation d'intrusion et de gène qu'elles provoquent.

65 espèces de moustiques en France

Enfin, l'aspect pédagogiques était peut-être le plus inattendu et le plus casse-gueule mais boucle habilement ce parcours, car râler contre les démangeaisons est un peu court. Le moustique-tigre, apprend-on, n'est pas arrivé seul en Europe mais par transport de pneus usagés contenant un peu d'eau stagnante dans laquelle les femelles avaient pondu des œufs. Cette prolifération est bien souvent due à l'humain qui, par la multiplication des transports, de l'usage d'insecticides, la baisse de la biodiversité et le réchauffement climatique, a accru le nombre de ces bêtes de plus en plus invulnérables.

Alors, cette expo délivre quelques gestes de prévention simple : ne pas avoir trop de peluches dans sa chambre, aérer, inspecter son corps après une balade en forêt ou dans des herbes hautes...

Bêtes à pontes

En perçant le mystère de ces mini animaux (images 3D, images géantes, illustrations séduisantes de Tristan Maillet...), en montrant leurs exploits sur un mur des records, en les faisant parler (sur les cartels qui leur sont consacrés, la mouche, le moutique... disent "je"), en en faisant des héros dotés de pouvoirs (vampinaise la punaise, elastopode la puce, mégavore la tique...), le Musée des Confluences offre une expo modeste par la taille, mais riche pour le contenu remplissant parfaitement ses objectifs.

Mini-monstres, les invisibles
Au Musée des Confluences jusqu'au 3 mai

Du mardi au vendredi de 11h à 19h, samedi et dimanche de 10h à 19h, nocturne le jeu jusqu'à 22h


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