Si au niveau national le thème des Journées Européennes du Patrimoine est "Arts et divertissement", la Métropole de Lyon l'axe sur l'habitat. Cap, ce week-end (samedi 21 et dimanche 22), sur ce qui a fait l'habitat social du XXe siècle, dont celui pensé par Tony Garnier, né il y a tout juste 150 ans.
Dans les années 1920, l'architecte lyonnais Tony Garnier a bâti 1492 logements dans un no man's land. Révolution lors de l'inauguration en 1934 : le long de cette grande percée entre la Guillotière et Vénissieux, les appartements sont dotés de WC et de douches, un confort sans commune mesure avec les baraques environnantes. La visite (commentée) de l'appartement témoin dans son jus est le meilleur moyen de réaliser ce que furent ces progrès. Lors de ces Journées du Patrimoine, il sera possible de se rendre dans un autre appartement meublé XXIe siècle par Grand Lyon Habitat qui gère cet ensemble, une façon de voir à quoi aboutira la réhabilitation de 250 logements sur quatre ans lancée dès janvier. Pour les 1242 autres, aucun financement n'est encore prévu.
Le + : Un mur peint cartographiant les réalisations de Tony Garnier sera inauguré le jeudi 19 septembre à 18h.
Visites des appartements témoins des années 30 à 12h30, 15h30, 17h30, 18h et 18h30 et témoin d'aujourd'hui à 11h, 14h, 15h, 16h15 et 17h
Réservations sur museeurbaintonygarnier.com
Contrairement à Tony Garnier ou Le Corbusier, Môrice Leroux et Jean Fleury n'élaborent pas une pensée théorique neuve en bâtissant les Gratte-ciel mais se servent de ce qui a été précédemment fait. En 1934, le maire médecin hygiéniste de Villeurbanne, Lazare Goujon, inaugure ces tours inspirées des buildings américains. Construits en briques (et recouvert de blanc), ces bâtiments permettent d'éloigner les ouvriers des usines polluantes dans lesquelles ils travaillent. La construction d'un théâtre (futur TNP), d'une piscine, d'une maison de soins, d'une salle d'associations et de syndicats offrent un cadre de vie nouveau. L'appartement témoin, avec mobilier d'époque, est ouvert ce week-end, l'occasion d'emprunter aussi une montée d'escalier avec vitraux Art Nouveau.
Le + : En bas des immeubles, les œuvres géantes de Guillaume Bottazi (du vendredi 20 au lundi 23 de 7h à 20h).
Visite de l'appartement témoin de 14h à 19h
Balade en extérieur sur cette utopie dimanche de 14h à 16h
Réservations auprès du Rize
Bien après les quartiers des États-Unis et des Gratte-ciel, le maire communiste de Givors Camille Vallin fait ce constat sans appel lorsqu'il devient édile en 1953 : « pas un logement social, pas une seule HLM et les taudis pullulent ! ». Adossé à la colline Saint-Gérald (où se trouve un château en ruine autour duquel il est agréable de se promener), il fait naître, avec l'architecte Jean Renaudie, un ensemble de 207 appartements avec des balcons (un à deux par logement) et des murs tous élaborés à partir de la forme du triangle. Cela sera inauguré en 1982, huit ans après que la politique des grands ensembles soit officiellement stoppée par une circulaire. Au pied de ce bâti se trouvent toujours des équipements publics (théâtre, bibliothèque…).
Le + : Exposition Habiter les Étoiles à la Mostra les samedi et dimanche de 13h à 18h
Visite de l'appartement témoin le samedi à 14h et 16h et le dimanche à 13h
Réservations au 04 72 49 18 18