Dans la boîte de jazz

Entre incontournables têtes d'affiche et indécrottables têtes chercheuses, entre péniches, sous-sol et salles extra-larges, voici quelques-uns des grands moments de jazz à piocher cette saison dans la boîte de Pandore jazz.


Le jazz, c'est pas très compliqué, c'est une affaire de grands noms et de défrichage, de types qui ont joué avec les plus grands (ou qui le sont eux-mêmes) et de laborantins flirtant avec les limites de leur genre. De grands noms, le Grand Lyon n'en manquera pas cette saison qui accueillera deux éternels revenants : Herbie Hancock (2 novembre) et Bobby McFerrin (18 novembre) tous deux à l'Auditorium (avec Jazz à Vienne), et dans des styles très différents Ibrahim Maalouf (27 octobre à la Halle Tony Garnier) et Michel Jonasz (23 novembre à l'Amphi 3000).

Plus pointu : Sclavis se présentera en quartet au Périscope pour Characters on a wall, autour du travail du plasticien Ernest Pignon-Ernest (18 octobre) et en trio douze jours plus tard à l'Opéra Underground avec un projet pour cordes et clarinette baptisé Asian Fields Variations (26 octobre). Ce sont d'ailleurs bien dans ces lieux que se joue le jeu du défrichage et de l'expérimentation. Au Périscope qui fêtera ses treize ans le 7 décembre lors d'une soirée spéciale on verra défiler Pulcinella, grand malaxeur de genre (8 octobre), l'impro jazz de The Bridge (9 octobre), le batteur danois Peter Bruun (2 novembre) et le sextet scandinave Gourmet (13 novembre).

Zappa, Django, la main

À l'Opéra Underground, plus volontiers versé sur la sono mondiale, on pourra tenter de décrypter le jazz libertaire de GRIO (Grand Impérial Orchestra de la Compagnie Impérial, le 19 octobre) et les variations sur Django (Reinhardt, qui d'autre) de Stéphane Wrembel (19 octobre). À celà on peut ajouter, sans souci d'impossible exhaustivité, le sextet du trompettite Rémi Gaudillat qui présente Electric Extension dans le cadre de Rhino Jazz (au Périscope toujours le 14 octobre), et dans ce même cadre, la revisite de Frank Zappa par un autre Franck, Tortiller (15 octobre) dans un Théâtre de la Renaissance qui accueillera également l'étoile montante du saxo Émile Parisien (16 octobre).

Ainsi qu'Un Doua de Jazz, le "plus grand festival étudiant de jazz de France". Ce qui vous pose un festival. Un programme que l'on peut accompagner si on le souhaite, non pas avec des "jazzy hands" mais avec Jazz Hands : "La main, le geste et l'empathie" (au Périscope le 25 octobre en résonance avec la Biennale d'Art Contemporain) : une rencontre transdisciplinaire et théorique autour du thème de la main, donc avec des musiciens, un historien de l'art, un philosophe et un neuroscientifique, de quoi comprendre un peu plus en profondeur cet art à mi-chemin de l'improvisation et du flux de conscience, de la théorie et de la sensation. Peut-être un peu plus complexe finalement qu'on ne l'a prétendu plus haut.


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Six soirées pas si classiques