Les polyphonies corses à l'honneur

Au Musée des Confluences, l'on continue d'explorer la sono mondiale sous toutes ses formes et géographies, de la questionner et de la confronter : illustration cette semaine avec les polyphonies corses sous la houlette de A Filetta.


L'exploration des folklores de France n'a guère cessé depuis le revival entamé au cours des seventies par des groupes comme Malicorne, et depuis la fin des années 90, par la grâce de quelques mélanges détonnants (Denez Prigent mêlant électronique et breizh touch), s'est offert une exposition beaucoup plus large. Ainsi de A Filetta, qui perpétue la tradition du chant polyphonique corse, fouillant l'âme insulaire avec un brio certain et ayant su se confronter au maloya réunionnais de Danyel Waro, qui suit une démarche proche, ou encore avec la chanteuse libanaise Fadia Tomb El-Hage, suite à une collaboration commune sur la pièce Puz/zle du chorégraphe Sidi Larbi Charkaoui, créée au festival d'Avignon en 2012.

Car la puissance évocatoire et cinématique de ces polyphonies masculines les ont amenés du côté du spectacle vivant comme du grand écran, en particulier avec le compositeur Bruno Coulais, rencontré dans une église, pour plusieurs bandes originales de films dont Himalaya : L'Enfance d'un chef ou encore Le Peuple migrateur

Une mystérieuse attirance

Mais c'est sur scène que l'émotion et la spiritualité sont à leur sommet, portées par des a capellas parfois agrémentés d'une légère instrumentation empruntant au classique ou au jazz (leur rencontre avec Paolo Fresu). A Filetta depuis 1978 enchaîne ainsi les prestations, multipliant les changements de chanteurs (plus d'une quarantaine déjà !), sans perdre de leur mystérieuse attirance que le Musée des Confluences a décidé de mettre à l'épreuve en proposant une sorte de conférence chantée avec le quintet, baptisée A' core datu, une plongée ou une immersion dans les polyphonies corses au travers de la carrière de A Filetta, piochant dans les traditions à l'origine du groupe comme dans leurs plus récentes évolutions. Ce sera ce jeudi 26 septembre à 12h30, en guise d'apéritif avant la rencontre importante : celle réunissant samedi 28 Jean-Claude Acquaviva (le chef du chœur depuis 40 ans), François Aragni, Petr'Antò Casta et Maxime Vuillamier, soit la formation actuelle de A Filetta, avec le quartet du pianiste Andy Emler, king de l'impro jazz : on réserve.

A Filetta & Andy Emler Quartet
Au Musée des Confluences le samedi 28 septembre à 20h

A' core datu
Au Musée des Confluences le jeudi 26 septembre à 12h30


<< article précédent
Antoine Russbach : « L’espace cinématographique nous renvoie à nos responsabilités collectives »