Tous en Calade !


Davantage que les souvenirs ou les regrets, l'automne est une saison où les festivals et les bons films se ramassent à la pelle, n'en déplaise à Prévert, pourtant scénariste de premier ordre. Voilà ce qu'inspire l'affiche de la 24e édition des Rencontres du Cinéma Francophone. Enfin, pas l'affiche en elle-même avec ses bris de miroir, plutôt sa programmation regorgeant de promesses mais aussi de certitudes. Citons notamment l'avant-première du nouveau Guédiguian, Gloria Mundi déjà remarqué (et primé) à Venise, que Robinson Stévenin accompagnera, ou bien celle de Notre Dame de Valérie Donzelli, dont on ne se lasse pas de louer la (bienheureuse et inattendue) réussite, que la comédienne-réalisatrice présentera via une vidéo. On se montrera en revanche plus mitigé devant Chanson douce, adaptation du Goncourt 2016 défendu par sa réalisatrice Lucie Borleteau.

Si elles proposent une Carte blanche au Festival du Court-Métrage de Clermont-Ferrand, ces Rencontres lorgnent beaucoup du côté de la Mostra : outre le pré-cité Gloria Mundi, elles effectueront leur clôture sur La Vérité de Kore-eda et intègrent le très attendu Lion d'argent J'accuse de Polanski. Des films qui fouillent les secrets d'aujourd'hui, à l'instar du tout aussi attendu documentaire de Mariana Otero (en sa présence) consacré au photographe Gilles Caron, Histoire d'un regard, qu'il faudra évidemment mettre en… regard avec la séance de Sympathie pour le diable de Guillaume de Fontenay, où deux légendes du reportage apporteront leur témoignage, Patrick Chauvel et Chris Huby. On notera également la double présence de Alaa Eddine Aljem avec Le Miracle du Saint Inconnu et Sortilège (tous deux en provenance des sections parallèles de Cannes), ainsi que celle d'Arnaud Demuynck, le stakhanoviste de l'animation pour Loups tendres et loufoques, preuve que cette édition bien charpentée est à l'affût de tous les genres et tous les mondes cinématographiques. À déguster séance tenante.

Rencontres du Cinéma Francophone
Au Cinéma Les 400 Coups à Villefranche-sur-Saône (et Belleville, Tarare, Trévoux…) du lundi 11 au dimanche 17 novembre


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Marc du Pontavice : « Il faut prendre des risques et suivre très loin ses convictions »