Nouveaux mondes

Volet à part entière de la Biennale d'Art Contemporain, l'exposition Jeune création internationale réunit dix artistes internationaux dans les espaces de l'Institut d'Art Contemporain. Une édition cohérente et vivifiante !


Mi-cyborgs mi-organiques, des ruines suspendues, lugubres et dégoulinantes, nous accueillent dans la première salle de l'Institut d'Art Contemporain. Entre Mad Max et les poubelles d'un laboratoire fou, l'installation Mud de l'italienne Giulia Cenci fait à la fois froid dans le dos et ouvre à une thématique centrale dans l'ensemble de l'exposition : l'hybridation, le chaos contemporain des métamorphoses, la possibilité de traverser les genres végétaux, minéraux, animaux... Les dix artistes (cinq internationaux et cinq de la région, dont nous ne pourrons ici prendre que trois exemples) sont tous branchés sur les enjeux scientifiques, sociétaux, fantasmatiques du monde d'aujourd'hui. Un monde autant angoissé que plein d'espoir envers les nouvelles technologies (numériques, biologiques, médicales...), de nouveaux objets improbables, de nouveaux modes d'existence...

Chaos debout

Les œuvres de Théo Massoulier qui succèdent à celles de Giulia Cenci ont des apparences beaucoup plus colorées et séduisantes. Ce sont de petites ou de plus grandes sculptures rassemblant des éléments hétérogènes, telles des micro-paysages issus de cultures biologiques imaginaires et un peu délirantes.

Un peu plus loin encore, on se perd parmi le capharnaüm (d'objets, de sculptures bizarres, de meubles, d'images acidulées...) du Brésilien Randolpho Lamonier. Dans cet environnement, ainsi que dans les vidéos qui y sont projetées, l'artiste explore de nouveaux modes de vie à travers la danse techno, l'esthétique queer, la capacité de rébellion et de contestation contre ce que les technologies et les nouvelles formes de pouvoir ont de menaçant et d'étouffant. Contre la grisaille des normes, Lamonier joue la carte de l'ouverture chaotique et des flux dispersés dans un grand éclat de rire et d'énergie.

Jeune création internationale
À l'Institut d'Art Contemporain jusqu'au dimanche 5 janvier 2020


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