Auto école


Habituée aux grands plateaux, et notamment celui de la Croix-Rousse où elle revient après avoir présenté le très léché Angels in America et le très académique L'Absence de guerre, Aurélie Van Den Daele, artiste associé au théâtre de l'Aquarium, propose, au studio, Pluie d'été (à voir jusqu'au 30 novembre) de Marguerite Duras, une forme pensée pour l'itinérance et questionnant l'éducation et le savoir via cette famille d'immigrés en banlieue dont les enfants ne sont pas scolarisés et, lorsqu'ils le deviennent, s'enfuient car « à l'école j'apprends des choses que je ne sais pas » dit Ernesto, gosse sans âge, avant de devenir un génie autodidacte. Cette fable est donnée en bi-frontal, sur un plateau tenu par le collectif InVivo (qui présente Ceto par ailleurs au TNG cette semaine), dans un espace très resserré où malgré tout émerge un décor dessiné à la craie par deux comédiennes qui endossent tous les rôles avec dextérité, à l'exception de la première demi-heure qui patine fortement pour celle qui est à la fois cet enfant et son père (le simulacre du port de la casquette ne masque pas une absence de variation de jeu tout en exagération).


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Modèle aux larmes de cristal de Irina Ionesco