Dans sa bulle

Nous l'avions découverte lors du festival de Gerson, et Morgane Cadignan avait su séduire le jury en remportant le prix des pros,  aux côtés de Clément K (prix du jury presse) et Thibaud Agoston (prix du public). On la retrouve du 27 novembre au 7 décembre, cette fois au Complexe, avec son spectacle Confessions nocturnes qui tourne depuis plus d'un an.


Celle qui était destinée à une carrière dans la pub, avant de tout plaquer pour rejoindre les planches du conservatoire d'art dramatique de Versailles, se moque aujourd'hui généreusement de son ancien monde. Elle lutte contre ce qu'elle appelle « la dictature du bonheur » et toutes ses injonctions à la jouissance. Avec de nombreuses références à la pop culture de la fin des années 90, elle aime aussi pointer les travers et les contradictions de sa génération. « Contradiction, mon spectacle aurait pu s'appeler comme ça ; il faut être écolo, mais quand même la viande c'est bon. Il faut pas prendre l'avion, mais quand même New York c'est sympa… » 

Elle pique

Mais surtout, moqueuse, elle l'est avec elle-même. C'est avec talent qu'elle réussit à mettre en lumière les errements du quotidien d'un personnage qui nous paraitraît presque familier. Sous ses airs nonchalants et résignés se cache une fraîcheur que l'on décèle très vite. À la manière d'une confession, elle débute chacune de ses interpellations au public avec la formule « Les amis ! ». Oui, Morgane c'est cette bonne pote qui te raconte ses péripéties, qui raffole de l'autodérision mais qui sait piquer au bon moment. 

Ni humour noir, ni burlesque, son style se distingue par la qualité de sa plume. « Je suis une enfant de la radio, mon écriture ressemble surtout à des chroniques contemporaines. » Également très à l'aise sur scène, sa présence élégante et subtile offre une interprétation soignée. À 28 ans, Morgane Cadignan est une étoile montante de cette nouvelle génération d'humoristes. On recommande !

Morgane Cadignan,  Confessions nocturnes
Au Complexe du Rire jusqu'au samedi 7 décembre


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