La parole aux étudiants


Il fut un temps où la Fête des Lumières appartenait surtout aux Lyonnais, bien avant qu'ils ne fuient la ville pour louer à prix d'or leur appartement à des touristes gloutons. Tout n'était pas spectaculaire, aller à la Tête d'Or ne supposait pas de faire la queue contre des grilles à pas feutrés. Les projets d'arrondissement (voir ci-dessus) étaient un des atouts majeurs des festivités. Les attentats ont eu bon jeu de circonscrire envers et contre tout la Fête sur la Presqu'île et, in fine, de la rabougrir. Ce qu'il subsiste de cet esprit d'avant 2015 se trouve du côté des installations étudiantes installées dans le 5e arrondissement, au jardin Malraux et sur l'esplanade Saint-Pothin où 19 projets sur les 89 dossiers déposés vont être réalisés par des jeunes émanant d'écoles supérieures d'art, de design et d'architecture de France et d'Europe.

Parmi eux, la Lumière consciente de Hyang Choi, Tulay Keskin et Sofia Hidouche qui posent sur un arbre une volée de gilets de sauvetages comme autant de corps en péril dans la Méditerranée. Qu'elles ramènent de façon franche, sans circonvolution poétique, le drame du XXIe siècle sur la scène de cette manifestation est assez enthousiasmant tant, lorsqu'elles ont évoqué leur travail en public, elles semblaient concernées par ce sujet.

Autre belle idée propice aux créations et aux balbutiements : le workshop mapping piloté par Marie-Jeanne Gauthé (co-réalisatrice du spectacle de la Tête d'Or l'an dernier) sur le mur du collège Jean Moulin où seront projeté dix variations sur « les héros et les vilains ».

Colline des Expés
Dans le Quartier Antiquaille, Lyon 5e


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Col de la Croix mourant : "Seules Les Bêtes"