Les Soucis de la terre

Pour sa deuxième édition, la déjà indispensable École de l'Anthropocène réinvestit les Halles du Faubourg pour passer notre ère à la question et – peut-être – sauver le monde.


Au vu du succès rencontré par sa première édition et du délitement toujours plus inquiétant du monde (poke l'Australie), nous voici de retour À l'école de l'Anthropocène — cette époque, la nôtre, où les activités humaines ont un impact important sur la biosphère — pour une vaste semaine de réflexion portée par l'École Urbaine de Lyon. L'idée, défendue pa son directeur Michel Lussault : « débattre des questions liées aux défis que nos sociétés vont devoir affronter en raison des effets du changement global dont les manifestations sont de plus en plus flagrantes. »

« Faire école » c'est bien ici ce dont il s'agit au rythme de cours, ouverts à tous, aussi denses que passionnants, dans le sillage de spécialistes pluridisciplinaires .

À celà viennent s'ajouter débats ("A-t-on eu raison d'inventer l'agriculture ?", "Faut-il attendre un post-capitalisme réparateur ?"), ateliers et séminaires ("Comment lire un rapport du Giec"), cinéma (Norilsk, l'étreinte de glace, Blade Runner), émissions de radio mais aussi une résidence de l'écrivain Camille de Toledo autour de "l'enquête"), des performances (musique, danse) et des lectures.

Belle endormie

Parmi elles, Frédéric Boyer viendra lire un extrait de sa nouvelle traduction des Géorgiques de Virgile, Le Souci de la terre,  dont le mérite est de nous permettre d'embrasser les enjeux contemporains d'un texte antique.

Car en revisitant ces "travaux de la terre", le traducteur réveille une belle endormie – un poème sur l'agriculture qui s'étend à des sujets bien plus existentiels (la guerre, la mort et les prémices de la sensibilité écologique) –, lui offrant une caisse de résonance avec les éternelles questions de notre rapport à la terre, de la fragilité du vivant et de notre condition de mortels.

Ainsi est-ce d'un double sens qu'il faut investir le mot-clé du titre de cette traduction : "souci" – à la fois, l'attention, le soin et la préoccupation. Ce même "souci", polysémique, qui anime cette précieuse École de l'Anthropocène.

À l'École de l'Anthropocène
Aux Halles du Faubourg du 27 janvier au 2 février


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