Un mois avec Clint Eastwood


En bonne place parmi les salles permanentes du Festival Lumière, le Pathé Bellecour a pu mesurer l'immense potentiel du cinéma de patrimoine auprès de son public. Le rendez-vous qu'il propose à compter de cette fin janvier devrait logiquement séduire les spectateurs sensibles à la « politique des auteurs », puisqu'il vise à “préparer“ la sortie d'une nouveauté d'un ou d'une cinéaste reconnu en diffusant, à raison d'un film par semaine, quatre de ses réalisations emblématiques précédentes. Une sorte de révision générale mâtinée de teasing cinéphilique.

Premier auteur à bénéficier de cette mini-rétrospective, Clint Eastwood, dont Le Cas Richard Jewell est attendu sur les écrans le 19 février. Prélever quatre titres parmi la bonne trentaine des films qu'il a signés relève de la gageure, toutefois, le carré choisi s'avère représentatif de ses passions et des univers qu'il affectionne. Le western, pour commencer, avec Impitoyable (1992). Film de la consécration, tribut à Siegel et Leone, où son habituel personnage de perdant humilié se relève pour obtenir à la fois réparation et rédemption — sans parler des Oscar à la clef. Suivront Bird (1988), biopic de Charlie Parker qui révéla Forest Whitaker en confirmant la dévotion de Clint pour le jazz ; puis Sur la route de Madison (1995) où le dur à cuire se transforma, dans les bras de Meryl Streep, en icône romantique au cœur tendre. Enfin, ce qui constitue sans nul doute le parangon du cinéma eastwoodien — certainement son chef-d'œuvre d'interprétation et de réalisation —, Gran Torino (2008). Mâchoire serrée, paupière plus plissée que jamais, il y campe ce personnage pétri de contradictions lui ressemblant comme un frère ; un vieux misanthrope un brin réac' ne supportant pas ses voisins asiatiques… mais encore moins l'injustice. Comment, après cela, le détester ?

Clint Eastwood
Au Pathé Bellecour ​tous les lundis à 20h à partir du 27 janvier


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