La Cap-Verdienne Mayra Andrade vient défendre Manga, cinquième album aguicheur, au Radiant-Bellevue.
Cinquième album pour Mayra Andrade, paru l'an dernier, et le virage est intéressant pour celle qui incarne la nouvelle génération d'artistes cap-verdiens cherchant à reconnecter leur pays avec les sonorités aventureuses et modernes qui foisonnent dans les autres capitales africaines en ce XXIe siècle. Issue de ce que l'on a nommé la "génération Pantera", du nom d'Orlando Pantera, jeune artiste disparu en 2011 dont elle avait repris cinq titres sur son premier album Navega en 2006, la chanteuse a cette fois repris le fil de son histoire lusophone après plusieurs années de vie à Paris, s'installant à Lisbonne en 2015. De par ce changement de vie et des voyages successifs, en particulier au Ghana, elle a impulsé un nouvel élan à son écriture autodidacte, abandonnant au passage un projet piano / voix qui traînait dans ses tiroirs pour aller à la rencontre des jeunes producteurs qui font le son de l'Afrique de l'Ouest d'aujourd'hui : 2B d'Abidjan et Akatché de Dakar.
Et si Manga, c'est le titre de ce nouveau disque, garde le feeling d'une Mayra que l'on connaît, un brin mélancolique dans ses intonations, il s'enrichit de nouvelles sonorités comme une discrète guitare très congolaise sur le morceau qui donne son nom à l'album, ou presque pop sur le délicieux Afeto qui ouvre le récital.
Belle-fille d'un diplomate, née à Cuba, voyageuse dès son plus jeune âge dans les pas de ses parents, Mayra Andrade a toujours su qu'elle serait chanteuse. De Tété qui lui a écrit une chanson pour son premier album à Charles Aznavour qui l'a sollicitée pour un duo avant même la sortie de ce dernier, en passant par le chanteur de fado Carlos do Carmo jusqu'à Benjamin Biolay, nombreux sont ceux et celles à l'avoir adoubée et à avoir nourri son parcours d'expériences la menant aujourd'hui vers ce qui est possiblement sa meilleure période artistique. À vérifier ce jeudi du côté de Caluire.
Mayra Andrade
Au Radiant-Bellevue le jeudi 23 janvier