De nouvelles couleurs pour le cinéma italien

Moribond il y a vingt ans, fracassé non pas par un capitaine, mais par un cavaliere à la tête de son armée de chaînes de télévisions, le cinéma italien a repris quelques couleurs, trouvant de dignes héritiers à ses glorieux aînés avalés par la terre.


Quelques jours après les premières célébrations du centenaire de la naissance de Federico Fellini, le Comœdia, l'Institut Culturel Italien et l'Université Lyon 3 consacrent trois jours à l'actualité de la production transalpine autour de cinq longs-métrages emblématiques, dont quatre inédits et quatre déjà récompensés à travers les festivals.

Profitez-en pour voir, si cela n'avait point été fait, l'étonnant Martin Eden de Pietro Marcello, transposition quasi-contemporaine et ultra politique du roman d'apprentissage de Jack London ayant permis à Luca Marinelli de décrocher la Coupe Volpi à Venise. Politique, la sélection l'est d'ailleurs globalement. Tel le film choisi en ouverture, Effetto Domino de Alessandro Rossetto (en sa présence), auréolé du Prix spécial du jury à Annecy en 2019. Également Prix du Jury, mais à Venise, le documentaire La Mafia non è più quella di una volta de Franco Maresco (représenté par son producteur Rean Mazzone), portant sur le massacre de la via d'Amelio. Carlo Sironi accompagnera Sole, lui aussi distingué par le Prix du Jury, mais à Villerupt.

Enfin, la clôture s'effectuera avec une œuvre très attendue, puisqu'il s'agit du Pinocchio de Matteo Garrone. Le classique de Collodi est un peu pour les cinéastes italiens ce que Les Misérables de Victor Hugo est à leurs homologues hexagonaux : un bâton de maréchal. S'inscrivant à la suite de Comencini, Enzo d'Alò ou Roberto Benigni (qui endosse ici le rôle de Gepetto), Garrone signe un beau film émouvant, avec ce qu'il faut de grotesque et d'enfantin, mais aussi de morale et de politique. On ne se refait pas…

Rencontres autour du cinéma italien d'aujourd'hui
Au Comœdia ​les mercredi 5, jeudi 6 et vendredi 7 février


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