Pacôme par Thiellement


Pas avare de publications, Pacôme Thiellement publiait en 2019 The Leftovers, le troisième côté du miroir, dans lequel il se livrait, comme il le fit jadis sur Lost ou David Lynch à l'un de ses exercices favoris : une véritable exégèse de l'inclassable série de Damon Lindelöf. Le revoici déjà avec Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or, que l'on pourra qualifier, si une telle chose est possible le concernant, de livre le plus singulier que nous ait livré l'auteur.

Le pop yogi y plonge ainsi dans les événements les plus sombres de sa vie de mortel – amitiés trahies, douleur du premier amour, avanies professionnelles, impuissance sexuelle, décès d'un proche – pour, en un geste philosophal, en faire de l'or, comme le laisse supposer le titre emprunté à Baudelaire ; s'élever spirtituellement. 

En somme, dans ce texte autobiographique, ouvrage de contre-développement personnel, Thiellement se livre en véritable érudit, comme il le fait pour les objets culturels ou les textes anciens, à une exégèse de sa propre vie comme si elle était un livre ou une œuvre sacrée, convoquant entre autres les figures de Lao Tseu et de ces gnostiques qu'il affectionne tant. Sans oublier ce qui fait le sel de ses réflexions : une pensée éminemment intuitive.

Pacôme Thiellement,  Tu m'as donné de la crasse et j'en ai fait de l'or (Massot éditions)
Au Bal des Ardents le vendredi 7 février

 

 

 


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