La suite (du festival) à l'anglaise


« Sorry, we missed you ! » Désolé, on a loupé le début du festival, mais en arrivant un peu avant la mi-temps, tout n'est pas perdu — d'ailleurs, vous pourrez encore voir deux fois le film de Ken Loach si terriblement juste quant à la situation des “micro-entrepreneurs“ uberisés (et de la distribution de courriers et colis en Grande-Bretagne).

Édition du quart de siècle frappée par l'infamie du Brexit tout juste prononcé, Ciné O'Clock se présente plus que jamais comme un pont culturel, balloté par les vicissitudes de l'Histoire et l'irrépressible désir de certains nostalgiques de demeurer reclus dans leur insularité. Certes, la nostalgie a parfois du bon, lorsqu'elle permet de ressusciter au moins temporairement et par la grâce de l'écran, des voix et des figures ayant définitivement “brexité“, à l'instar de David Bowie. Emblème de l'affiche, le chanteur qui fut le comédien que l'on sait a droit à deux séances particulières  méritées : une Nuit jeudi 13 façon double bill fantastique (avec Les Prédateurs et L'Homme qui venait d'ailleurs) et l'inénarrable soirée blind test autour du documentaire Ziggy Stardust and the Spiders from Mars de Pennebaker.

La réputation musicale du Royaume-Uni n'étant plus à faire, vous ne vous étonnerez pas de trouver en guise de présent pour la St-Valentin une projection du délicieux High Fidelity, savoureuse adaptation de Nick Hornby signée Stephen Frears, ni le biopic Judy en clôture, taillé pour que Renée Zellweger décroche un Oscar. Avant cela, des tasses de thé en pagaille (Downtown Abbey), des histoires de guerre (Mr. Jones), ou de terre (The Lonely Battle of Thomas Reid), entre autres séances. À noter que le festival a toujours le bon goût de se délocaliser dans d'autres salles de la Métropole et au-delà…

Ciné O'Clock
Au Zola jusqu'au dimanche 16 février


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La mamatriarche : "Mamacita"