La galerie comme habitat


Cet été, la galerie Slika a accueilli Antonin Hako pour une résidence un peu particulière. En même temps qu'il s'affairait à ses créations, il devait ouvrir la galerie et répondre aux demandes des visiteurs. De cette activité baroque sont nées une dizaine de toiles de formats variés, des “drapés figés” et un large tapis de laine. Durant quelques jours seulement, est visible la restitution de cette résidence à l'énergie aérienne, à l'image du tapis que l'artiste finit de rabattre lorsqu'il nous reçoit. Pourquoi un tapis ? « Pour l'artisanat d'abord, le savoir-faire. C'est l'évanouissement de la peinture qui glisse vers le sol. La toile, on ne peut pas la toucher, le tapis on marche dessus, on peut y dormir, c'est une sorte de cocon. »

On ressent dans les toiles d'Antonin Hako un élan vital puissant, à la fois réfléchi quand l'artiste se pose et élabore ses croquis, mais aussi instinctif lorsqu'un sentiment brutal s'impose à lui. « La peinture est une forme de quête, un chemin fait de ronces qui me permet de me trouver en tant qu'homme, de me découvrir, de me surprendre. » Le style abstrait de ces toiles est enveloppant, presque rassurant. L'on ressent instinctivement l'esprit rêveur et optimiste du peintre. Les couleurs et les formes dansent et se suspendent dans une harmonie troublante. Autorisons-nous à rêver, puisque le peintre nous y convie.

Antonin Hako
À la Galerie Slika ​jusqu'au jeudi 10 septembre


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