Les Subs se mettent au vert

Mêlant le geste écologique à l'artistique, les Subs se végétalisent.


« Se réinventer », qu'il disait, croyant briller par son injonction ? Thierry Boutonnier,  lui, devait façonner une forêt sous la verrière des Subs : huit semaines pour huit projets artistiques coordonnés par la danseuse Olivia Grandville. Aux oubliettes !

Mais les 80 m3 de terre des Monts d'Or étaient déjà stockés sur le parking... Et voici qu'ils deviennent pyramides, jusqu'en décembre, puisque la terre ne respirait plus sous les bâches. Elle prend ici un grand bol d'air, accru par les matières végétales qui la recouvrent. Les trois monticules sont similaires : sur la face est du compost, au nord du lin et de la phacélie (une plante du Texas), au sud un terrain nu pour prendre la mesure de la sécheresse et sur la face ouest du marc de raisin très odorant (épatante odeur de vin émanant de la terre !). La matière, l'eau, le gaz se mêlent dans cet élément biologique, chimique et physique.

Bientôt, une clairière

Ancien élève de l'École des Beaux-arts où il enseigne encore, Thierry Boutonnier aborde son travail avec humilité, se référant à des auteurs comme Timothy Morton et sa Pensée écologique, car comme le dit le plasticien : « l'homme ne doit pas tout dominer mais remettre un peu de sens dans son écosystème ». C'est ce qu'il s'emploie à faire dans cette cour somptueuse des Subs, si minérale qu'une deuxième phase de travail se déroulera en 2021 de façon participative : celle du "décroûtage" de l'espace en fond de cour à l'aide de barre-à-mine. Le but ? Refertiliser et perméabiliser le sol et faire en sorte que les pluies ne ruissellent plus à grandes eaux vers la Saône. In fine, une clairière naitra ainsi ici pour accueillir des concerts, des pique-niques, dans ce qui est le seul endroit ombragé naturellement de l'espace des Subs. Et qui jusqu'à présent servait de... parking.

Substances, œuvres éco-systèmes de Thierry Boutonnier
Aux Subs jusqu'à fin 2020


<< article précédent
Christian Petzold et Paula Beer : « le cinéma, c’est soit le Rhin, soit la Wupper. Ce film, c’est la Wupper. »