5 pièces de théâtre à ne pas rater

Au théâtre, c'est ouvert. Et l'on peut réserver pour la saison : voici cinq pièces sur lesquelles vous pouvez miser en toute confiance.


Ivres

Parmi les 42 spectacles à l'affiche des Célestins cette saison, ne pas rater Ivres ! La jeune metteuse en scène Ambre Kahan n'a pas manqué d'ambition en choisissant Ivan Viripev. Quatorze personnages ivres morts (l'ivresse du pouvoir, de la religion, de l'amour…), autant d'acteurs (et un musicien, Jean-Baptiste Cognet) au plateau et ce désir d'aller au plus près de la langue (qu'elle a retraduit pour l'occasion avec une acolyte), de jouer du déséquilibre avec un sol désaxé. La comédienne, formée au Théâtre National de Bretagne, porte ce projet depuis des années avec ses camarades d'école à qui elle fait vivre de véritables trainings sportifs pour mieux toucher à ce texte qu'elle définit comme « un réveil au sein de la bienveillance ».

Au Théâtre des Célestins du mardi 3 au samedi 7 novembre


Virus

C'était prévu bien avant. Et ça tombe à pic. Yan Duyvendak nous avait déjà convié au procès d'Hamlet (Please, continue), voici qu'il invente un spectacle participatif pour réfléchir à comment endiguer la propagation d'une pandémie. Inspiré par le désastre causé par Ebola en Afrique, le Néerlandais a refusé d'adapter Virus au Covid, mais la crise donne d'autant plus d'actualité à ce projet né cet été à Zurich. À vous de participer à ce jeu de simulation conçu avec des scientifiques et des développeurs de jeu pour tenter — enfin — de rire cette année 2020 déboussolée.

Aux Subs du mardi 3 au samedi 7 novembre


En marge !

Là encore un spectacle qui a anticipé le brutal arrêt du monde ce printemps et qui pourtant aura été fauché par le confinement, puisque la dernière création de Joris Mathieu a débuté le 10 mars. Trois dates et terminé. Vertigineux pour ce spectacle lointainement adapté du Loup des steppes de Hermann Hesse qui traite de la fin d'une époque, d'un homme errant tantôt du côté d'un mur d'écrans et de bruits qui l'asphyxient, tantôt reclus dans son appartement, avec son double. Noir, ce spectacle l'est assurément mais avec une lucidité qui le rend plus accessible et implacable que les précédents travaux de Joris Mathieu qui creuse néanmoins chaque fois la même veine : quelle place reste-t-il à l'humain dans ce maelström ?

Au TNG-Vaise du mardi 3 au vendredi 13 novembre


Granma

Pas de Rimini Protokoll cet été dans des Nuits de Fourvière avortées, alors le collectif hybride suisse abandonne son camion et arrive avec ses Trombones de la Havane. Granma est une forme plus classique que ce que propose habituellement l'original Stefan Kaegi. Mais c'est aussi un de ses spectacles les plus touchants, puisqu'avec ses quatre jeunes acteurs chanteurs musiciens, il dit ce qu'il reste de la Révolution cubaine aujourd'hui via des documents d'archives et des dialogues avec les aïeux. Sans glorifier ni rien ni personne, voici l'histoire d'un héritage.

Au Théâtre du Point du Jour du jeudi 26 au vendredi 28 novembre


Nous sommes repus mais pas repentis      

Quelle promesse que ce titre ! Séverine Chavrier a le tact pour mettre au plateau nos peurs collectives, nos phobies ou nos aliénations sans grand discours, lorgnant presque vers le tanz theater (Plage ultime, Projet Un-femme). Elle sera à Villeurbanne avec ce travail adapté du Déjeuner chez Wittengstein de Thomas Bernhard créé à Vidy-Lausanne en 2016. C'est la première fois que cette artiste musicienne et actrice sera dans nos contrées et l'étrange n'étant pas monnaie courante sur les plateaux, c'est une chance, d'autant plus que l'écrivain autrichien semble être de sa famille — artistique. Bienvenue dans une famille bourgeoise qui voit revenir le patriarche philosophe après un séjour en institution psychiatrique.

Au TNP du mercredi 5 au samedi 8 mai 2021


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