Dans un fauteuil

La saison de l'Auditorium, un lieu où l'on peut s'assoir et garder ses distances, vient tout juste de reprendre. Au menu, un nouveau chef, des cheffes, des classiques, une taupe, Tintin, Et de la musique en veux tu, en voilà. Panorama.


On avait bien compris que, cet automne, la saison musicale ne serait pas comme les autres et qu'il allait falloir avancer masqué en restant assis (un peu de souplesse ne nuit pas) ou bien rester chez soi à regarder Culturebox ou de vieux concerts de Herbert Von Karajan tentant de faire atterrir des avions à la Philharmonie de Berlin. Mais à l'Auditorium si la saison s'annonce particulière, ce n'est pas à cause d'un vulgaire (et néanmoins grossier) virus.

Car voici la saison du changement, le mercato des grands orchestres ayant fait atterrir à la direction de l'ONL le jeune chef israëlo-danois Nikolaj Szeps-Znaider, qui a mené à la baguette certaines des formations les plus prestigieuses. Le chef aura débuté la saison du côté des Subs pour les Journées du Patrimoine mais on pourra le retrouver le 25 septembre pour un Expresso du chef, ces concerts en 55 minutes chrono pour gens pressés et dès le lendemain où il délaissera la baguette pour le violon (pas d'Ingres, car son instrument de prédilection), à la rencontre de la Sinfonia concertante de Mozart et de la n°2 de Schumann, première étape d'une intégrale des quatre symphonies écrites sur dix ans par le compositeur de Zickau – deuxième volet les 19 et 21 novembre.

Oui, cheffes !

Sur le versant symphonique, l'Auditorium convoque Rachmaninov, avec Leonard Slatkin et Nicholas Angelich (jeudi 29 et samedi 31 octobre) et bien sûr Beethoven pour une Symphonie héroïque (3 et 5 décembre). Ne pas oublier, sous la direction de Speranza Scapucci, Les Nuits d'été de Berlioz, encadrée par Schubert et Bartholdy (5 et 7 novembre). S'agissant de cheffes d'orchestre, L'Arpegiatta nous emmènera tout autour de la méditerranée pour y faire voyager le baroque avec comme guide Christina Pluhar (30 septembre).

Pêle-mêle la saison propose aussi un hommage jazz à Michel Petrucciani (2 novembre), un récital d'orgue d'Yves Castagnet (organiste de Notre-Dame) sur des œuvres de Louis Vierne (15 novembre), un opéra en concert avec l'Opéra de Lyon, son orchestre et sa maîtrise pour un Werther forcément original signé Massenet. Enfin, Côté Chœurs on ira chez Duruflé pour un Requiem (6 novembre), avant de passer dans la chambre avec des trios de Brahms et Beethoven (10 novembre) puis Clara Schumann et Mendelssohn (13 décembre).

Petite Taupe, Tintin et Nacre Hydrocarbure

Les ciné-concerts permettront eux de (re)découvrir la célèbre Petite Taupe tchèque (27 septembre) et deux classiques du muet avec le Festival Lumière (14 et 18 octobre). Toujours dans le cadre d'événements associés, il s'agira de ne pas manquer Tintin autour du Monde (10 octobre), avec Lyon BD, qui compile, entre autres, les œuvres citées dans les albums d'Hergé.

Du côté, de la jeunesse, le jeudi étant le sacro-saint soir où les étudiants se bourrent la gu... se détendent, le 1er octobre accueillera le concert gratuit qui leur est régulièrement proposé avec rien moins que le n°5 de Beethoven (on parle de concerto pour piano, pas de parfum), dit L'Empereur, et une création (Gneixendorf Music, a Winter's Journey) à retrouver également le 3 octobre pour ceux dont la carte d'étudiants est périmée. Mais les étudiants seront aussi sur scène puisque l'Auditorium accueille le 4 octobre, comme de tradition, les musiciens du CNSMD (direction Alexandre Bloch) qui livreront un concerto pour violon de Prokofiev (le n°1), une création mondiale, Nacre Hydrocarbure, par Théophile Dreux, étudiant en composition, et les Danses de Galanta tsiganes de Zoltan Kodaly.

En décembre la mi-saison s'achèvera avec la voix baroque de Joyce DiDonato (11 décembre) et par un Noël baroque, lui aussi, avec Bach, Händel et Corelli sous la fausse barbe (13 décembre) et le traditionnel concert du nouvel an en mode gospel. D'ici là, il sera permis de fréquenter l'Auditorium pour ses nombreux ateliers pour enfants, adultes, familles, en mode Apéros de l'Audito (une nouveauté). Si c'est le seul moyen de retrouver les apéros, la chose devrait faire des heureux.


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