Papa, maman, forbans : "Kajillionaire" de Miranda July

Miranda July retrouve la tonalité du cinéma indé US du milieu des années 1980 à 1990.


Un couple d'escrocs semi-clochards et leur fille de 26 ans Old Dolio vivent de combines médiocres en attendant l'arnaque absolue. Attirée par cette famille atypique, une jeune beauté joint le gang. Et c'est le cataclysme intérieur…

N'était le générique attestant leur présence à l'écran, on refuserait d'admettre que sous la défroque usée et hagarde des protagonistes se cachent Debra Winger et Evan Rachel Wood. Mais il y a aussi quelque chose de réjouissant à les (non) voir, puisqu'elles s'effacent totalement derrière des personnages, passant leur temps à se faire oublier d'un monde les ayant exclues. Avec ces bras cassés et son absurdité burlesque, Miranda July retrouve la tonalité du cinéma indé US du milieu des années 1980 à 1990 pratiqué par Jarmush, LaBute, DiCillo, Zwigoff voire Wes Anderson… — ne manque ici que Steve Buscemi pour assurer la caution vintage ! Si elle évite le maniérisme, elle ne résiste pas à un p'tit cliché en insistant lourdement sur l'obsession de Old Dolio pour le Big One. La méchanceté pure et la folie de ses parents rattrapent heureusement cette facilité.

Kajillionaire
★★★☆☆ Un film de Miranda July (É-U, 1h45) avec Evan Rachel Wood, Richard Jenkins, Debra Winger…


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Affaires de famille : "Mon Cousin" de Jan Kounen