Lyon : le préfet serre la vis

Nouvelles consignes de sécurité et fermeté se sont invitées dans le discours de Pascal Mailhos, le préfet du Rhône, afin d'endiguer la propagation de l'épidémie de Covid-19. Ce qui, bien sûr, impacte encore un peu plus le secteur culturel.


Le couperet est tombé lundi après-midi après un week-end d'inquiétude : lors d'une conférence de presse à la Préfecture du Rhône, Pascal Mailhos, le préfet, a annoncé les nouvelles mesures réclamées jeudi dernier par Olivier Véran, le ministre de la Santé, suite à la constante dégradation de la situation sanitaire. Et sans surprise, elles assomment un peu plus un secteur culturel et événementiel déjà... en apnée. La fameuse jauge de 5000 personnes autorisée au niveau national, qu'aucun organisateur n'a jamais vraiment su comment adapter et visiblement ajustable selon les départements et la sévérité de la préfecture locale, est abaissée à 1000 personnes, en extérieur comme en intérieur. Le préfet a précisé « assises » lors de son allocution, sans que ce soit précisé sur le site de la Préfecture, ce qui laisse un doute en ce qui concerne les musées, par exemple. À l'heure où nous bouclons, la précision ne nous a pas été apportée sur ce point.

Une mesure qui de fait provoque l'annulation de plusieurs événements, Foire de Lyon et Vogue des Marrons en premier lieu. Et place un peu plus les équipes de la Fête des Lumières dans l'embarras : il semble de moins en moins probable que cette dernière puisse se dérouler au vu de l'évolution de la situation. Du côté du Festival Lumière, après avoir étudié la solution d'un report, il a été décidé de maintenir le festival de cinéma de patrimoine à ses dates initiales du 10 au 18 octobre, mais en revoyant son envergure. Les dates concernées par la limitation de jauge sont celles de la Halle Tony Garnier (soirée d'ouverture le 10 octobre), de l'Amphithéâtre du Centre de Congrès (remise du Prix Lumière le 16 octobre) et de l'Auditorium (hommage à Oliver Stone et ciné-concerts les 11, 14 et 18 octobre). Toutes sont maintenues et les mesures adaptées seront prises pour respecter les nouvelles normes de sécurité. Ce sera clairement une édition particulière... Le Salon du Vintage est maintenu. D'autres annulations pourraient être annoncées dans les jours qui viennent. Du côté du sport, même punition : le choc au somment entre l'OM et l'OL à Décines le dimanche 4 octobre devra respecter lui aussi cette jauge de 1000 personnes. Concernant les événéments sportifs et culturels, les buvettes et points de restauration debouts sont interdits : les salons des vins ou d'autres alcools (Gin Addict, Sous les pavés la vigne, Salon des Vignerons Indépendants, Lyon Whisky Festival — co-organisé par Le Petit Bulletin) sont donc dans l'expectative.

Les rassemblements et événements dans l'espace public réunissant plus de 10 personnes doivent faire l'objet d'une déclaration préalable à la préfecture, comme c'était déjà le cas. Les événéments privés ou dans des établissements recevant du public ne sont pas concernés, mais le préfet a fortement incité à limiter les rassemblements familiaux et associatifs sur tout le département. Les brocantes, vide-greniers et fêtes foraines sont toutes annulées.

Les bars sous surveillance

Du côté des bars, pour lesquels une fermeture a été envisagée lors de la réunion de vendredi réunissant le préfet et les élus, on n'est pas passé loin de la punition. Finalement, aucune fermeture ni restriction d'horaire n'a été appliquée, mais Pascal Mailhos a été clair : ces lieux seront sous surveillance. Masques pour tous déplacements, pas de service au comptoir et interdiction de... danser debout, oui. « Les contrôles seront renforcés dans les établissements. Il a été donné pour consigne aux forces de l'ordre de faire preuve d'une très grande fermeté à l'égard des gérants qui ne respectent pas les gestes sanitaires. Tout manquement à ces règles, constaté par les forces de l'ordre, fera l'objet de sanctions, notamment des fermetures administratives à l'encontre des établissements contrevenants. » Et si plusieurs bars sont sanctionnés de cette manière, c'est l'ensemble qui devrait alors être forcé à baisser le volet en mode confinement. Une observation a été prise en considération sur ce point, pour ne pas suivre l'exemple d'autres villes où les bars doivent être fermés à 23h : la possibilité de rassemblements incontrôlables comme sur les Berges du Rhône, mais aussi l'insécurité grandissante à Villeurbanne et dans la Presqu'île depuis la fin du confinement, le préfet parlant même d'un pari : « plus les établissements sont fermés tôt, plus les consommateurs sont sur la voie publique. C'est le pari que nous faisons ». Mesure allant dans le même sens, la vente et la consommation d'alcool sont interdites sur l'espace public de 20h à 6h du matin. La diffusion de musique amplifiée sur la voie publique est interdite. 

Toutes ces mesures sont mises en œuvre pour une durée de quinze jours et vont faire l'objet d'un arrêté préfectoral. Elles entrent en vigueur dès mardi 22 septembre à 6 heures du matin. Et seront prolongées, voire durcies, si la situation sanitaire ne s'améliore pas. Les centres commerciaux, eux, restent ouverts et n'ont toujours pas de jauge à respecter.


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