À la galerie Henri Chartier, Jean-Michel Comte, censuré


Impressionné à ses débuts par la liberté gestuelle et graphique d'un autre Jean-Michel, Basquiat, Jean-Michel Comte développe une œuvre dessinée qui est aussi, selon les mots de l'artiste : « une chorégraphie instantanée et jamais identique, je recouvre, je sature, je raye, je dépose des repentirs à chaque instant. Je dévoile et je cache. » Comte (né en 1975 à Nice) dessine debout et travaille souvent sur plusieurs séries en parallèle, dans son atelier en Suisse où il vit depuis 2000. Il présente à Lyon (jusqu'au 31 octobre à la Galerie Henri Chartier) trois séries dont la série Lignes qui a pour point de départ des injures, des invectives, des insultes. Les mots écrits et rageurs sont recouverts ensuite par des tressages de lignes, des faisceaux en tous sens, et les cris sont à la fois étouffés, et présents encore dans la violence et la tension des traits. Ça vibre, ça crie, ça s'étouffe, ça se biffe, ça se troue : ça ne laisse en tout cas jamais le visiteur indifférent.


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