La Daronne, de Jean-Paul Salomé, 17e Prix Jacques-Deray


« La galérance, elle est finie ! » Retour gagnant pour Jean-Paul Salomé qui avait mis sa carrière de cinéaste entre parenthèses quelques années pour se dévouer à la présidence d'Unifrance — l'organisme en charge du “rayonnement” du cinéma français à l'international. Auréolé d'un joli succès dans les salles françaises avec 421 578 spectateurs — cela, du fait d'une exploitation prématurément réduite puisqu'il était sorti avant la seconde fermeture des salles fin octobre 2020 —, très bien accueilli à l'étranger, son huitième long-métrage La Daronne, adapté du polar homonyme d'Hannelore Cayre vient d'être désigné Prix Jacques-Deray par l'Institut Lumière, succédant à Roubaix une lumière d'Arnaud Desplechin, également distribué par Le Pacte.

Policier très légèrement teinté de comédie (il avait été présenté au festival de l'Alpe d'Huez 2020), La Daronne se révèle surtout chargé un film traversé par une grande mélancolie, où Isabelle Huppert déploie une multitude de registres et — surtout — livre une interprétation enthousiasmante en donnant l'impression de s'amuser elle-même.

Concourant par ailleurs pour le César du scénario adapté (avec la romancière), Jean-Paul Salomé s'était justement ému le 10 février derniers sur Twitter que sa comédienne, très investie dans ce projet, n'ait pas été retenue dans la course à la statuette : « notre scénario de #LaDaronne, sans Huppert il n'existe pas, c'est rien, un simple bout de papier... @Les_Cesar "

Gageons que, lorsque les salles auront la possibilité de proposer à nouveau des séances et que la traditionnelle soirée de remise du Prix Jacques-Deray se tiendra, le cinéaste pourra à nouveau rendre hommage à la comédienne devant un public et en sa présence. À suivre…


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