Denis Trouxe : « une décision courageuse »

L'ancien adjoint à la Culture de Raymond Barre, Denis Trouxe, donne à son tour son avis sur la décision de flécher une partie — 500 000€ — de la subvention municipale de l'Opéra de Lyon vers de nouveaux projets.


Dans le dossier de la réattribution d'une fraction de la subvention municipale de l'Opéra vers des nouveaux projets et structures culturels, une voix ne s'était pas faite entendre : celle de Denis Trouxe, qui fut l'adjoint à la Culture de Raymond Barre (1995-2001) — il fut à l'initiative des Subsistances — avant de présider quelques années le Théâtre de la Renaissance à Oullins. Il comprend sans ambiguïté la proposition de Nathalie Perrin-Gilbert, sa lointaine successeure, au nom de la jeune création. Verbatim.

« Je la ressens courageuse ! Je mesure toute la difficulté : ça a été mon objectif quand j'étais aux commandes de faire glisser l'argent de certaines institutions vers la création. Parce qu'il y a d'un côté les arguments logiques de l'Opéra qui poursuit des objectifs de rayonnement et qui a besoin de fonds pour y parvenir ; et d'un autre côté la création qui se débat comme elle peut, avec de petits moyens… À un moment donné, j'ai fait les frais de cette prise de décision et ça ne m'a pas valu la cote auprès des gens de l'Opéra…

C'était également mon combat de mettre en avant la création lyonnaise ; et pour cela j'avais ce projet des Subsistances qui lui permettrait de mieux s'exprimer, parce qu'il lui fallait des vitrines, des locaux. À l'époque, c'était très important de fournir un outil à la création à la Ville, et d'une façon générale à la jeune création pour qu'elle puisse s'exprimer parce que les institutions n'ont pas cette vocation. Promouvoir la jeune création sur une grosse scène, c'est s'exposer au risque de “salles“ non garanties, et donc de déficit. Et ça, on ne pouvait pas se le permettre. C'est pour cela qu'il faut des moyens. »


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