Les deux initiateurs de l'apéro sur les quais de Saône se sont rendus à la police

Les deux initiateurs de l'apéro de mardi sur les quais de Saône se sont rendus ce matin au commissariat de police de leur plein gré pour assumer les conséquences de leur appel. La préfecture a de son côté interdit la consommation d'alcool dans les parcs et la Presqu'île jusqu'au 2 mai.


Mardi 30 mars, un apéro sur les quais de Saône, au niveau du quai de la Pêcherie, avait réuni plusieurs dizaines de personnes qui avaient fini par danser quelques minutes avant le couvre-feu, déclenchant une énième polémique stérile remontant jusqu'au sommet de l'État via Marlène Schiappa, ministre déléguée chargée de la Citoyenneté. 

Les deux initiateurs de cet apéro, deux frères qui pensaient juste regrouper quelques amis via Instagram, mais n'avaient pas prévu que les quais seraient déjà bondés en ce jour de grand soleil et veille de nouveau demi-confinement, et n'avaient donc pas anticipé la possibilité de regroupement spontané et bien trop important autour d'eux en pleine crise sanitaire, ont décidé et d'assumer les conséquences de cet événement, et de s'expliquer sur les circonstances qui ont amené ces jeunes à se regrouper et à danser quelques instants avant le couvre-feu — tout s'arrêtant de leur fait à 19h15 sans intervention de la police. Ils ont découvert en rentrant chez eux la polémique et appris ainsi qu'une enquête était en cours — le préfet a saisi le procureur sur ces faits, les rassemblements de plus de six personnes étant interdits depuis le décret du 29 octobre 2020 ; de plus, les gestes barrière n'étaient pas respectés.

Tous deux se sont rendus au commissariat de police à Lyon ce vendredi matin à 8h30 et ont été placés en garde à vue. Et nous ont préalablement communiqué ce message audio afin de commencer à expliquer les faits.

Par ailleurs, la préfecture a réagi hier en suivant les consignes données par le premier ministre au niveau national par une mesure aussi privative qu'infantilisante pour l'ensemble de la population, en interdisant la consommation d'alcool dans les parcs de la métropole : de midi à 19h, jusqu'au 2 mai inclus, il sera donc interdit de partager une bouteille de rosé en famille lors d'un pique-nique dans tous les parcs, espaces verts et jardins de la Métropole de Lyon. Idem sur une large zone de la Presqu'île, incluant évidemment les berges de la Saône et du Rhône — la vente d'alcool à emporter étant ici également interdite.

S'il n'est nullement question de nier l'ampleur de la crise sanitaire et le drame qui se déroule dans les hôpitaux depuis de longs mois, refuser de lire que cette crise se joue à plusieurs niveaux et que la détresse et les atteintes psychologiques atteignent une large part de la population, à commencer par une jeunesse laissée à l'abandon et perpétuellement stigmatisée par une partie de la classe politique qui s'absout ainsi de ses propres responsabilités, est tout aussi dangereux pour l'avenir de notre société. 


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