Un printemps contemporain

L'association Adele propose un grand week-end d'art contemporain, avec une multitude de visites accompagnées dans des lieux d'art lyonnais et régionaux. La plupart sont gratuits.


À l'occasion de la réouverture des musées et des galeries, Adele (réseau d'art contemporain) marque le coup avec quatre jours de parcours artistiques accompagnés, dans le Grand Lyon (mais aussi dans la Loire, l'Ain et le Beaujolais). Le tout se décline par secteurs géographiques : Vieux Lyon, Terreaux, Pentes de la Croix-Rousse, Villeurbanne, etc. Trente-six lieux sont concernés mais, contre toute attente, les meilleures expositions seront à découvrir dans les petits plutôt que dans les grands. Pour les grosses expos des musées d'art contemporain, il faudra patienter : jusqu'en juillet à l'Institut d'Art Contemporain de Villeurbanne avec l'exposition personnelle de l'artiste et cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul (du 1er juillet au 31 octobre), jusqu'à l'automne au Musée d'Art Contemporain avec l'exposition de la photographe Delphine Balley. Actuellement, les deux structures présentent des expositions collectives de jeunes artistes et diplômés de l'École des Beaux-Arts. Non sans intérêt,  d'ailleurs.

Écritures dansantes

Parmi le programme touffu du Mai d'Adele, nous conseillons quelques moments forts… Et, d'abord, de reprendre le chemin des expositions sous l'impulsion révoltée et énergique d'Anne-Lise Coste qui a taggé les cimaises de l'URDLA (jusqu'au 16 juillet) avec ses estampes d'écritures colorées qui sont autant de cris et d'appels à : l'imagination, la danse, la parole, la poésie, la résistance… Un geste graphique aussi simple que roboratif !

Jeune artiste intéressée elle-aussi par les liens entre art et écriture, mais au style beaucoup plus sobre, Flore Saunois a fait une résidence à la BF 15 le temps d'un confinement. Elle y expose plusieurs œuvres jouant discrètement de quelques paradoxes perceptifs.

C'est aussi le résultat de toute une résidence dans une galerie que l'on pourra découvrir à Slika avec l'exposition du jeune artiste autrichien Mafia Tabak. Artiste de rue, il a voulu ré-insuffler dans un espace clos la même énergie que dans le graffiti, et proposer aussi une forme d'exposition singulière en tentant de reconstituer l'ambiance conviviale d'un… restaurant ! Ses toiles et ses dessins sont placés sous le signe de la liberté et de la profusion.

Carnaval des sensations

Plus austère, mais pas moins passionnant, le photographe franco-vénézuélien Mathieu Asselin présente son travail au long cours sur la tristement célèbre entreprise bio-chimique Monsanto. Des images entre démarche artistique et démarche documentaire que l'on peut découvrir au Bleu du Ciel (jusqu'au 9 octobre)… À quelques encablures, à la galerie Françoise Besson, Marine Joatton se Lève avant les fleurs (titre de son exposition). Où l'on retrouve, sur toile ou sur papier, le singulier univers de l'artiste, baigné des joies et des peines de l'enfance, aux traits aventureux et aux couleurs libres. Un printemps des formes et un carnaval des sentiments. « Je peins, dit l'artiste dans un entretien, pour provoquer des émotions chez les autres, distinctes des miennes. Mais à la base il y a toujours une émotion, plus exactement des myriades d'émotions. Cela touche à quelque chose de très sensible. »

Le Mai d'Adele
En différents lieux d'art de Lyon du jeudi 27 au lundi 31 mai

Programmation complète et réservation en ligne sur le site www.adele-lyon.fr


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