Là où les dessins s'animent

Officiellement, la 16e édition du Lyon BD Festival se tient les 12 et 13 juin. Mais chacun sait que, dans les faits, le rendez-vous de la bande dessinée a commencé depuis une septaine déjà. Rien à voir avec quelque éviction prophylactique : entre le off et le in, c'est tout le mois de juin qui est contaminé par le 9e art. Et aussi, surtout, l'ensemble de la vi(ll)e de Lyon…


Les éditeurs feront sans doute un peu grise mine cette année du fait de l'absence de barnum place des Terreaux accueillant les stands à leurs couleurs — et leurs auteurs. Mais le pragmatisme l'emportant toujours sur la déception, ils se consoleront vite en considérant le verre rempli à ras-bord : la tenue en présentiel d'un des plus grands festival de bande dessinée de France, avec un programme conforme en ambition, en diversité et propositions, avec ceux déployés lors des éditions précédentes — on imagine les trésors d'inventivité qu'il aura fallu mettre en œuvre ! Fidèle à sa philosophie, Lyon BD poursuit en effet cette politique du “décloisonnement“ qui a fait son succès en révélant l'infini extraordinaire des interactions potentielles entre, d'une part, un art séquentiel lui-même multiple dans ses modes d'expression, et de l'autre toutes les disciplines culturelles et/ou les lieux les abritant dans la cité. En gagnant de nouveaux à sa cause chaque année, telle la Biennale de la Danse pour cette édition.

Ça repart en live !

Au-delà des dédicaces (lesquelles ont toujours cours, que les amateurs d'ex libris autographes se rassurent, à travers un Parcours Librairies d'autant plus judicieux qu'il “distribue“ les autrices et auteurs présents à travers l'enviable réseau de librairies lyonnaise du jeudi 10 au samedi 12) ; des tonnes de rencontres-conférences ouvrant sur les arcanes de la création et les résonances entre les arts (voire les sciences comme l'immanquable dialogue entre Frank Pé et le paléontologue Jean-Sébastien Steyer autour de l'anatomie du Marsupilami, le tout au Musée des Confluences mercredi 9) ; des expositions-dossiers en prise directes avec des problématiques contemporaines (Éruptions, évoquant les contestations populaires et politiques à travers le globe vues par la BD ; Les Scènes BD africaines visant à révéler la vitalité d'un continent artistique méconnu), LyonBD s'est fait une spécialité de donner vie aux ouvrages. Adaptations scéniques, lectures filmées, concerts ou battle dessinées… autant de formules permettant de combiner les talents et, pour le public, d'interagir différemment avec l'œuvre comme avec l'artiste.

Déjà à la manœuvre pour l'un des rares événements ensoleillés de la rentrée dernière, la LyonBD Party de la Saison d'automne, l'illustratrice libanaise Raphaëlle Macaron (dont on avait également apprécié l'intervention souterraine dans le Parc LPA Fosse aux Ours lors de l'édition 2018), renoue avec Acid Arab pour un nouveau concert illustré dans l'enceinte cette fois du Théâtre des Célestins. Programmé mercredi 9 et baptisé Climats, c'est à coup sûr l'un des musts de la semaine. Avec la création de TMLP le spectacle d'après Gilles Rochier, bien sûr…

Toutes premières fois

Des Célestins passons à l'Opéra qui recevra un nouveau-venu au festival, Riad Sattouf. Car aussi étonnant que cela paraisse, le prolifique auteur de L'Arabe du futur ou des Carnets d'Esther n'a jamais visité Lyon BD. Pas plus que la star des cours d'écoles, Zep, père de Titeuf (arbre cachant une vaste forêt) qui, quant à lui, proposera une déambulation nature au Parc de la Tête d'Or. Injustice et frustration de ne citer que ces noms alors qu'il y aura des dizaines de talents présents ! Mais plaisir incommensurable de savoir qu'on croisera tout ce beau monde…

Lyon BD Festival
En différents lieux de Lyon les samedi 12 et dimanche 13 juin
Tout le mois de juin pour le off
Réservation et billetterie ici 


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