Un temps, on a redouté que la place Ambroise-Courtois demeure silencieuse et obscure durant les mois chauds — ce qui eût été une première depuis un bon quart de siècle ! Fort heureusement, il n'en sera rien : du 1er juillet au 31 août (admirez l'amplitude et la précision de la couverture), l'Été en Cinémascope vient meubler nos soirées avec une programmation à l'image de la programmation de l'Institut Lumière dont il dépend : d'un éclectisme sans aucune frontière.
S'ouvrant avec Cuisine et dépendances de Philippe Muyl (jeudi 1er juillet à 22h) et une pensée pour Jean-Pierre Bacri, le cycle se poursuit avec une autre histoire d'appartement — totalement de saison —, le délicieux 7 ans de réflexion de Billy Wilder (mardi 6 à 22h) qui incitera à prendre le métro pour rentrer et un bain moussant à la maison.
En écho au 40e anniversaire de Jazz à Vienne, la soirée du 13 débutera à 21h par un set musical salsa afro-cubaine par le groupe Guaracha Sabrosa suivi par l'une des résurrections documentaires de Wenders : Buena Vista Social Club, voyage aussi nostalgique que musical aux racines du son, porté par l'entraînant Chan Chan. Suivront deux films de sable et de guerre qui n'ont rien à voir avec la plage : Un taxi pour Tobrouk de Denys de la Patellière (mardi 20, 21h45) avec des intellectuels assis qui vont moins loin que des brutes qui marchent grâce à la langue d'Audiard sur fond de cantique militaire, et puis Timbuktu d'Abderrahmane Sissako (mardi 27 à 21h45) vision contemporaine d'une occupation djihadiste.
Après l'habituelle césure du début août, la programmation revient pour un final façon sandwich : deux tranches de blockbusters entourant une rareté italienne. On commence mardi 17 août à 21h30 avec les gros bras mécaniques de Guillermo del Toro pour Pacific Rim, histoire d'en remontrer à Godzilla, avant de partager Une vie difficile en compagnie de Lea Massari et Alberto Sordi dans le film homonyme de Dino Risi (mardi 24 à 21h30). Viendra enfin la clôture avec le biopic dûment autorisé consacré à Reginald Dwight alias Elton John, Rocketman de Dexter Fletcher mardi 31 à 21h — encore un hommage mais celui-ci plus joyeux puisque le modèle célébré est toujours de ce monde.
Pour chacune de ces huit soirées gratuites, la jauge sera limitée à 700 spectateurs masqués. L'ouverture du site se fera 1h à l'avance et il sera impossible d'amener son siège. Soyez ponctuels…